Hélène voue à notre fils, Léo, un amour inconditionnel. Longtemps, un sentiment semblable m’anima, moi aussi. Mais ces six derniers mois, notre adorable petit garçon a si radicalement changé, que je me maudis chaque jour de m’être fait une montagne de son entrée prochaine dans l’adolescence. Tout ces moments gâchés à pleurer par avance l’inéluctable délitement du lien ! Je donnerais tout, aujourd’hui, pour revenir en arrière et savourer la promesse de ce sain arrachement.

Ce mal qui dévore Léo, moi seul, au sein du couple, en admets la réalité. Pour pallier au déni d’Hélène et la maintenir en vie, je n’ai pas hésité à contrevenir à la loi. Mais le jour approche, je le sens, où, d’avoir voulu bien faire, ce sera moi le monstre !

Tant pis, je cours le risque. Par abnégation pour la femme que j’aime, mais aussi par tendresse pour l’enfant formidable qu’était autrefois Léo, avant de tomber malade.

Car, que ça me plaise ou non, il n’en demeure pas moins mon fils, ce zombie.