RIVAGES
(Paris, France), coll. Rivages / Imaginaire Date de parution : 9 octobre 2024 Dépôt légal : septembre 2024, Achevé d'imprimer : septembre 2024 Première édition Roman, 336 pages, catégorie / prix : 22,50 € ISBN : 978-2-7436-6468-8 Format : 14,0 x 20,5 cm✅ Genre : Science-Fiction
Juste avant qu'une catastrophe cosmique éradique tous les organismes vivants de la surface de la Terre, un petit nombre d'humains copient des versions numérisées de leur esprit sur du matériel informatique. Privés de corps, ils continuent d'exister en se téléchargeant sur des machines industrielles, des robots militaires et des sexbots inspirés de mangas japonais. Noyés dans la nostalgie d'un monde perdu, les survivants créent civilisation après civilisation, développent de nouvelles religions, forment des alliances et se livrent bataille. La Vieillesse de l'axolotl interroge l'opposition entre la vie et la mort, le progrès et la stagnation, l'organique et le mécanique, explorant le mystère de l'âme humaine et l'éternelle solitude de l'individu, qu'il soit prisonnier d'un corps animal ou de l'acier renforcé d'un robot.
Jacek Dukaj, né en 1974, est l'auteur de science-fiction polonais le plus important de sa génération. Considéré comme le successeur de Stanislas Lem, il a été traduit en plusieurs langues et a reçu de nombreux prix, dont le prix de littérature de l'Union européenne et le prix Kościelski pour Ice (Lód), à paraître au Royaume-Uni en 2024. La Vieillesse de l'Axolotl a inspiré une série produite par Netflix intitulée Into the Night.
Critiques
Un rayon de la mort a détruit toute vie sur terre. Le temps que ce rayon fasse le tour de la planète, seules quelques personnes ont réussi, grâce à du matériel de réalité virtuelle, à se télécharger dans des ordinateurs puis dans divers robots ou machines plus ou moins intelligentes, de l'appareil de jardinage jusqu’aux ordinateurs les plus puissants des datacenters de Google. Ces esprits post-humains vont tenter de maintenir la civilisation, voire de recréer la vie biologique.
Voilà un livre bien étrange, déjà par sa forme : le texte n’occupe que les pages impaires tandis que les paires contiennent des dessins et des notes décrivant cette post-humanité faites de robots et de nouvelles croyances. Cette histoire du futur proche, où les esprits téléchargés sont donc devenus immortels (sauf défaillance matérielle) et tentent de recréer la civilisation ou quelque chose qui lui ressemble, tourne autour d’une idée centrale : qu’est-ce que l’humanité ? Car ces nouvelles consciences maintenant liées au silicium ne font que reproduire ce qu’elles ont connus dans leur vie biologique : batailles d’égos, guerre entre clans, dogmes et religions. On assiste à tout cela dans un récit parfois fragmentaire, parfois décousu, au contenu technologique extrêmement nerd qui risque de rebuter certains lecteurs, mais au final on s’attache à ces machines remplies de doute et de nostalgie qui, si elles sont corporellement éloignées de nous, gardent un côté terriblement humain. Et c’est dans la persistance de ces sentiments que réside l’intérêt du récit : tout change, mais le principal reste.