Heureusement que Jimmy Guieu est toujours là ! Sinon, comment saurions-nous que le Service de Protection de la Constitution en R.F.A. a établi « que les agitateurs Grünen sont payés quarante marks par jour sur des fonds en provenance de Berlin-Est qui s'élèvent sans doute à plus de cent millions de marks par an »... (p. 68, nanti de la célèbre note infrapaginale « Toutes ces informations, naturellement, sont authentiques » !). La Civilisation est bien défendue, ces temps derniers. Entre les écolos payés par Moscou et l'invasion d'Américains dégénérés tous pédés (ceux qu'abomine Daniel Piret), la science-fiction française a décidément bien de la chance de pouvoir encore et toujours compter sur les efforts constants d'auteurs imperturbables comme Guieu et quelques autres.
Quel dommage pourtant d'entendre Patrick Siry, le propre directeur de collection de ces défenseurs des valeurs morales, en parler dans des termes des plus discutables ! Ne va-t-il pas jusqu'à les rendre responsables d'une «
image de marque catastrophique » du Fleuve Noir, en disant que ce sont là des auteurs parmi «
les plus tragiques (...), vraiment le bout du tapis, les franges »
1... Vous voyez qu'on n'est plus défendu.
Jimmy Guieu verse ici une larme sur le sort de la dynastie mérovingienne, dont il a heureusement retrouvé le dernier descendant. Celui-ci, protégé par le initiés de l'Ordre Vert (quelque chose comme des Templiers réfugiés dans un univers parallèle), doit faire face aux tentatives scélérates des tenants de l'Ordre Rouge — parmi lesquels on retrouve toute la hiérarchie du K.G.B., évidemment ! Heureusement, Gilles Novak et ses amis — détenteurs des Grandes Vérités — sont là pour défendre le futur Roi de France (puisque, n'en doutons pas, cette dynastie déchue est destinée à sauver la ruine l'Occident tout entier, d'autant qu'elle est d'origine extraterrestre, comme chacun sait). Question : Guieu sait-il qu'il écrit de la science-fiction, ou pense-t-il réellement initier les masses ? L'écriture ? Quelle écriture ?
Notes :
1. In interview par Stéphane Nicot, Fiction n°346, p. 156.
Dominique WARFA (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/3/1984 dans Fiction 349
Mise en ligne le : 1/11/2005