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Les Mutants de la voie

Patrick RAVIGNANT

Première parution : Paris France : Albin Michel, Science-Fiction, 1972

Illustration de Pierre FAUCHEUX

ALBIN MICHEL (Paris, France), coll. SF (2ème série) n° 5
Dépôt légal : 3ème trimestre 1972, Achevé d'imprimer : 14 septembre 1972
Première édition
Roman, 254 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Format : 10,7 x 17,7 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     L'espèce humaine a conquis l'espace, atteint les étoiles.
     Elle ne sait pas qu'en elle, une race nouvelle, supérieure, est née, s'est organisée : les « mutants de la Voie » qui poursuivent une prodigieuse aventure parmi les mondes colonisés...
     Un roman d'action, passionné, souvent violent, essentiellement moderne. Peut-être également une prédilection ...
 
     Patrick Ravignant est le pseudonyme d'un jeune historien français, spécialiste de Napoléon, contestataire de 1968, ne détestant pas scandaliser, et déjà auteur de plusieurs ouvrages.
Critiques
     Premier auteur français a être admis au sein de la nouvelle collection « Science-Fiction » d'Albin Michel, Patrick Ravignant est, dans le civil, historien. Cette profession explique que, pour son premier ouvrage d'anticipation, Ravignant ait voulu tracer en deux cents pages un épisode crucial de l'histoire du futur : au XXVIe siècle, le Système impérial, qui tient sous son joug scientifique plusieurs milliers de planètes colonisées, est renversé par les coups conjugués des Chevaliers-pirates et des Adeptes de la Fraternité des Mutants de la Voie. Les premiers apportent à l'Empire le goût perdu de la liberté anarchique, les seconds, une nouvelle sagesse ; et si ces alliés (dont l'origine remonte aux colonies perdues du début de l'expansion galactique) ont des conceptions qui se heurtent souvent, ils savent faire taire leurs divergences de vue pour la lutte finale contre un système où le libre arbitre a été mis en carte.
     On trouve dans le roman des thèmes à la mode : l'anarchie contre l'ordre ; la vie saine et rude contre l'existence aseptisée des planètes civilisées. Tout cela est donc fort bien, mais pour rendre compte sans schématisme de cette lutte de deux mondes, il eût fallu un équivalent de Dune. Or Patrick Ravignant n'a écrit (fond, forme et épaisseur) qu'un petit space-opera qui, publié au Fleuve Noir, n'aurait fait ni tache ni éclat. Son ouvrage est surtout riche de batailles spatiales ou planétaires, d'embuscades et de traîtrises et, si l'on y trouve parfois des réflexions qui sonnent juste sur les différences de conception entre les civilisations qui s'affrontent, la pâte humaine n'est pas là pour faire lever l'ensemble à un niveau vraiment adulte. Les mutants de la voie, c'est du Pierre Barbet en mieux écrit. C'est un peu faible pour une collection qui nous promet du Hamilton et du Vance.
     En fait, Ravignant a œuvré comme le font la plupart des débutants : partant de quelques idées personnelles sur la sociologie de l'histoire, il les a semées sur un terrain rempli des références de ses lectures passées, resservies sans beaucoup de travail ni de distance : son héros, Yoann Barthold, mutant aux pouvoirs si fort développés, appartient à van Vogt ; la théorie historique de l'Empire, « l'Equation-Plan », vient de la trilogie d'Asimov ; la présence énigmatique d'une civilisation non humaine inaccessible renvoie à Clarke. Le tout est déversé dans une suite d'épisodes qui manquent de liant. Et, plus grave encore, le livre laisse une singulière impression d'inachevé, car sa fin abrupte laisse la plupart des problèmes en suspens. Une suite serait-elle en préparation ? Il aurait alors fallu en prévenir le lecteur, qui risque de se trouver bien désappointé en refermant Les mutants de la voie.
     Voilà donc un roman ni bon ni mauvais, qui se lit sans déplaisir mais s'oublie aussitôt après, et qui sent redoutablement le déjà lu. Patrick Ravignant s'inscrit, à la suite de Christian Léourier, dans cette catégorie de débutants qui préfèrent la sage voie de la science-fiction de papa à des sentiers plus personnels. (Mais, au seul niveau de la qualité du texte, Léourier était nettement meilleur.) N'accablons pas cependant Ravignant ni la collection qui l'a accueilli. Mais constatons tout de même que la SF française est bien longue à trouver sa voie.

Denis PHILIPPE
Première parution : 1/2/1973 dans Fiction 230
Mise en ligne le : 5/4/2018

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