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Les Portes de l'eden

Brian STABLEFORD

Titre original : The Gates of Eden, 1983
Première parution : DAW Books, collection DAW Collectors n° 518, février 1983
Traduction de Jacques SCHMITT
Illustration de Jean-Luc LACROIX

OPTA (Paris, France), coll. Galaxie-bis n° 98
Dépôt légal : février 1984, Achevé d'imprimer : 16 février 1984
Première édition
Roman, 208 pages, catégorie / prix : 25 F
ISBN : 2-7201-0188-5
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
Le vaisseau d'exploration ARIANE avait fait route vers le centre de la galaxie et on le considéra comme perdu... jusqu'au moment où il lança un message pour demander l'assistance d'un ex-biologiste.
Le monde découvert par l'équipage de l'ARIANE n'était qu'un vaste marécage et ne semblait receler aucune créature intelligente, ce qui était surprenant car toutes les planètes habitables explorées par l'homme abritaient des espèces pensantes.
Quand la vérité commença d'apparaître, les événements se précipitèrent... dangereusement.
 
Un nouveau suspense d'un des auteurs-fétiches de cette collection.
Critiques
Les romans de Brian Stableford se suivent : ce n'est pas moi qui m'en plaindrai ! Après Les souterrains de l'Enfer, paru il y a quelques mois à peine dans la même collection 1, voici Les portes de l'Eden. Au-delà de la symétrie, uniquement française d'ailleurs, des titres, se ressemblent-ils pour autant ? Dans les deux cas, l'aventure décrite est une exploration planétaire. Les souterrains présentait une quête quasi-symbolique, celle de l'enfoncement dans une planète à nombreux niveaux, Asgard, qui, par ses accouchements d'artefacts précieux à l'humanité, symbolisait un utérus productif, et producteur de mystères. Les portes semble rester plus en surface. Mais les correspondances sont indéniables. Le cadre, d'abord. La planète à explorer, Naxos (la référence mythologique est explicite dans le texte, page 34). est un monde d'eau et de marécages — liquide amniotique — où l'évolution ne paraît guère avoir dépassé le stade du batracien moyen. Pourtant, et c'est l'énigme quasi-policière qui sous-tend l'intrigue principale du roman, cette planète a tué. Vingt membres de l'équipage d'un vaisseau spatial d'exploration. l'Ariane, étaient descendus établir une base à sa surface. En une nuit, dix-neuf d'entre eux sont morts, et l'un a disparu. Le “héros”, ensuite. Lee Garetta, poursuivi par d'atroces cauchemars (quelle écriture superbe que ces scènes !), est un homme tourmenté, sujet à d'inexplicables pertes de mémoire. (Rappelons-nous que la mémoire était aussi un élément primordial du précédent livre de Stableford). Pourtant, c'est son handicap qui va lui permettre de trouver la solution du mystère Naxos. Enfin, par l'arrière-plan. La sociologie que l'on lit dans les ouvrages de Stableford est toujours très fouillée, dans les moindres détails. Ici. le futur décrit (2444) est englué dans une stagnation intellectuelle, scientifique et politique complète depuis trois cents ans au moins. Le personnage qui sert de révélateur à ce statisme est le capitaine de l'Ariane, Catherine d'Orsay. En effet, son vaisseau voyage depuis trois cent cinquante ans et son équipage n'est éveillé de son état de suspension cryogénique que par périodes de quelques jours. Et elle se rend compte, dans ses discussions avec Caretta. que la situation du monde n'a guère changé depuis “son” époque. Il y a toujours deux blocs antagonistes, américain et soviétique. Toujours des politiciens et des bureaucrates, ils ont résisté à tous les bouleversements. La découverte et la collaboration avec une race extraterrestre, les Calicoi, n'a pas amené de changement notable dans les habitudes de pensée. Coiffant tout cela, l'Agence Spatiale, sorte de C.I.A. du cosmos qui use des mêmes méthodes d'intimidation et d'infiltration, joue plutôt le rôle du frein que celui de l'accélérateur. La différence majeure réside dans la qualité de l'énigme. Celle d'Asgard. dans Les souterrains, jouait sur le mécaniste et débouchait sur le métaphysique (en schématisant !). Celle de Naxos est biologique, et renvoie plutôt, en fin de compte, au politique et au psychanalytique. La richesse narrative de ce livre, la beauté de son écriture, la qualité du suspense et de sa construction (et l'excellence de sa traduction. due à Jacques Schmitt) devraient l'amener tout naturellement dans votre bibliothèque. Il n'y sera pas du tout déplacé. Mais il n'y prendra pas non plus la poussière.

Notes :

1. Voir critique dans Fiction n° 347.

Pierre-Paul DURASTANTI (lui écrire)
Première parution : 1/7/1984 dans Fiction 353
Mise en ligne le : 1/11/2005

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