Robert A. HEINLEIN Titre original : Assignement in Eternity, 1953 Première parution : États-Unis, Reading (Pennsylvanie) : Fantasy Press, 29 août 1953ISFDB Traduction de Jacqueline HUET Illustration de Eddie JONES
Toute conviction scientifique, dit le professeur, repose sur l'observation, directe ou indirecte. Si je crois à l'existence d'un temps bi-dimensionnel, c'est que j'ai pu l'observer moi-même.
Après l'abdication des Anciens, les Jeunes mirent leur projet à exécution. Ils réduisirent le monde à leur loi par le fer et le feu, faisant appel aux rayons, aux forces ésotériques, à la chicane, aux ruses de toutes sortes.
Sûrs de leur destin, ils se convainquirent eux-mêmes de ce que la fin justifiait les moyens.
Que diriez-vous d'un éléphant nain — dix centimètres de haut, parfaitement propre, sachant lire et écrire, une merveille d'intelligence ?
Robert Heinlein fut ingénieur et agent politique ce qui donne à ses ouvrages leur précision dans le domaine de la technique et des dessous de la politique américaine. Ecrivant de la S.F. depuis 1940 il est un des auteurs les plus prolifiques. Les trois nouvelles de ce recueil appartiennent à la première décennie de ses activités.
1 - En quelque temps (Elsewhere / Elsewhen, 1941), pages 7 à 60, nouvelle, trad. Jacqueline HUET 2 - Héritage perdu (Lost Legion / Lost Legacy, 1941), pages 61 à 206, roman, trad. Jacqueline HUET 3 - Un homme (Jerry Was a Man / Jerry Is a Man, 1947), pages 207 à 250, nouvelle, trad. Jacqueline HUET
Critiques
S'il est un auteur « bien américain », c'est-à-dire paré des vertus tels qu'en eux-mêmes les Américains voudraient s'en voir couverts, c'est bien le Heinlein des années 40 : rooseveltien côté politique (cf. L'enfant de la science, d'inspiration très « New Deal »), hawksien côté artistique (cette manière d'habiller le drame en comédie, cette façon de dialoguer, brillante, rapide, comme on peut l'entendre dans L'impossible monsieur Bébé ou Chérie, je me sens rajeunir). C'est ce Heinlein-là (et non le militariste de Etoiles, garde-à-vous ! ou le faux contestataire de En terre étrangère) qu'on trouve dans ces Trois pas..., passé le premier, En quelque temps (Elsewhen, 1941), ennuyeuse balade dans une série d'univers parallèles. Mais Roosevelt est au rendez-vous dans Héritage perdu (Lost legacy, 1941) ou la télépathie se branche sur une utopie effleurée et un appel à l'interventionnisme contre le nazisme, et Hawks dans Un homme (Jerry was a man, 1947) qui, cinq ans avant Les animaux dénaturés de Vercors, défend des hominiens intelligents avec un beau plaidoyer pour la différence.