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Agent de l'Empire Terrien

Poul ANDERSON

Titre original : Agent of the Terran Empire + Flandry of Terra, 1965
Première parution : États-Unis, Philadelphie (Pennsylvanie) : Chilton Book Company, 1965 pour les 2 ouvrages (recueil de romans sans équivalent en langue anglaise)   ISFDB
Cycle : Dominic Flandry vol. 1 

Traduction de Frank STRASCHITZ
Illustration de MANCHU

ALBIN MICHEL (Paris, France), coll. Albin'poche précédent dans la collection n° 12 suivant dans la collection
Dépôt légal : novembre 1987, Achevé d'imprimer : 5 octobre 1987
Recueil de nouvelles, 192 pages, catégorie / prix : 3
ISBN : 2-226-03039-5
Format : 10,5 x 17,5 cm
Genre : Science-Fiction

Porte la mention "A partir de 12 ans".


Quatrième de couverture
Un classique du « Space Opra ».
Le capitaine Sir Dominique FLANDRY est responsable du service des renseignements de l'Empire Terrien. Des récits pleins de rebondissements ! Des aventures hautes en couleur. Une des plus grandes réussites de Poul Anderson.
À la lueur rouge de la lune, on y parle de princes, de guerriers et d'honneur...
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Les Guerriers de nulle part (The Ambassadors of Flesh / Warriors from Nowhere, 1954), nouvelle, trad. Frank STRASCHITZ
2 - Honorables ennemis (Honorables Enemies, 1951), nouvelle, trad. Frank STRASCHITZ
3 - Pour la gloire (The Game of Glory, 1958), nouvelle, trad. P. J. IZABELLE
4 - Le Tigre par la queue (Tiger by the Tail, 1951), nouvelle, trad. Frank STRASCHITZ
Critiques
     Dominique Flandry appartient à cette race de héros de space opera émi­nemment sympathique (et bien entendu parfaitement non-réalistes) qu'on pourrait nommer les “gentlemen de l'espace”. De cette race sont par exemple Retief, Lord Darcy, Jan Darzek et Anthony Villiers (respectivement créés par messieurs Keith Laumer, Randal Garrett, Lloyd Biggle Jr. et Alexei Panshin). Détectives, diplomates, fils de bonne famille, ces “gentlemen de l'espace” se déplacent au cœur des space opera les plus flamboyants, au milieu des archétypes les plus kitschs et adorables de la science-fiction de type Âge d'Or, avec le sobre maintien et l'élégance des héros de P.G. Wodehouse, l'urbanité d'un aristocrate britannique et l'assurance civile de l'ère victorienne.
     Le capitaine Sir Dominic Flandry ne déroge pas à cette règle mais est, pour sa part, une sorte d'espion. Disons “agent de renseignements”, le terme est plus élégant. Au service de l'Empire Terrien, qui s'effiloche peu à peu et sent avec une amère lucidité son déclin advenir. Ce déclin, cette nouvelle “Chute de L'Empire Romain” version galactique, semble inéluctable. Le Chaos viendra un jour ou l'autre, et une fois encore les hommes recommenceront à bâtir la civilisation, une fois encore il faudra se battre pour vivre. Sir Dominic Flandry n'est pas là pour stopper le Chaos. Il n'est là que pour en ralentir l'avance. Chacune de ses missions concours au maintien du fragile équilibre de l'Empire Terrien, aux règles ni pires ni meilleures que celles de n'importe quelle autre civilisation. C'est là un élément primordial de l'œuvre andersonienne qui est révélé : la peur de l'écroulement de la civilisation, la lutte à l'orée de la sauvagerie, retenir les barbares encore un peu... Tout le talent de l'auteur est d'en parler dans une suite de nouvelles pleines d'humour, d'énergie, de trouvailles. Anderson est en France méconnu, souvent méprisé, c'est bien entendu un tort car, n'en déplaise au gauchisme primaire, un tel écrivain recèle dans sa besace plus d'une subtilité, plus d'une nuance.

André-François RUAUD (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/2/1988 dans Fiction 394
Mise en ligne le : 3/4/2005

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition L'ATALANTE, La Dentelle du Cygne (2005)

     Avant de tenter une analyse des textes, j'ose une petite remarque. La quatrième de couverture annonce : « Voici les aventures de Dominic Flandry, un grand classique du Space Opera à redécouvrir, l'oeuvre d'un maître de l'âge d'or ». On voit quel type de lectorat est ciblé — petite cinquantaine, relativement aisé, un brin nostalgique à l'égard de quelques romans lus dans leur jeunesse — au point qu'en sont même oubliées les élémentaires notions de bibliographie : titre original des nouvelles, date originelle de parution... Or il me semble que ces dernières ont ici une importance capitale, ne serait-ce que pour permettre de replacer ces textes dans leur contexte historique (la Guerre Froide) et comprendre le point de vue de l'auteur — et, peut-être, atténuer son côté « conservateur » si peu apprécié chez nous (on se demande bien pourquoi).

     Il paraît en effet difficile de lire aujourd'hui les aventures de Dominic Flandry si l'on ne dispose pas du recul suffisant et d'une certaine dose d'humour. Peut-être même en fallait-il déjà à l'époque ! D. F. agent de l'empire terrien est en quelque sorte l'équivalent d'un James Bond SF qui afficherait sa fausse modestie et bien sûr ne serait jamais pris en défaut. Piégé par une tempête il peut jouer du Shakespeare et dire : « Si les événements nous dépassent feignons d'en être les organisateurs »... Pour ma part je mettrais la suffisance et la morgue de Flandry à l'actif de Poul Anderson, elles le distinguent trop des autres héros de son temps pour ne pas être un jeu, tout comme la séduction de Flandry (Les Chasseurs de la Caverne du ciel, titre rappelant par ailleurs ceux d'époque) qui est toujours sur le point de se transformer en « orgie » (un pari, dans le même texte) et présente une image féminine double : la vamp et l'innocente, genre Marilyn en orpheline émouvante (la petite Annie). Notre héros — au sens de représentant des forces vives du monde civilisé — combat pour éviter que la Longue Nuit ne vienne trop tôt éteindre notre belle civilisation. Et il se heurte à tous les barbares possibles. Mais attention ! Ces barbares sont innocents et manipulés par l'affreux, l'immonde empire adverse qui ne désire bien sûr que conquérir le nôtre (rien à voir avec notre monde, puisqu'il s'agit de celui des années 50)... Eux aussi savent faire rêver, espérer des lendemains qui chantent, et eux aussi oublient de signaler que ces rêves ont un coût : la liberté. Et comme tout héros de papier qui se respecte Flandry a un adversaire attitré, Aycharaych, qui lit dans l'esprit de tous les individus... C'est donc d'un super-héros à la Captain America qu'il s'agit, et l'on pourrait penser que la lecture de ses aventures est dépourvue d intérêt. Il n en est rien car Anderson — cela dût contribuer à l'amitié qui le liait à Francis Carsac — a imaginé des civilisations barbares extrêmement fines, démocratiques, et je crois que les premiers lecteurs français ne se sont attachés qu'aux fanfaronnades de Flandry, à ses vaisseaux de guerre de l'empire, ils ont lu cela comme du western et non comme un clin d'œil. On peut même se demander si certains Américains d'aujourd'hui ne sont pas des mauvais lecteurs de l'Anderson des années 50...

     Prenez du recul que diable !

Noé GAILLARD
Première parution : 1/10/2005
dans Galaxies 38
Mise en ligne le : 31/1/2009

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