FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions
(Paris, France), coll. SF n° 15 Dépôt légal : septembre 1997, Achevé d'imprimer : août 1997 Première édition Roman, 336 pages, catégorie / prix : 39 FF ISBN : 2-265-06293-6 Format : 11,0 x 17,8 cm Genre : Science-Fiction
Roland C. Wagner est né en 1960 à Bab-el-Oued. Adolescent, il lit Dick, Heinlein, Spinrad, Thirion, publie son premier texte et fait la rencontre capitale de Michel Jeury alors chef de file de la S.F. française. Roland C. Wagner a reçu quatre fois le prix Rosny-Anîné. Depuis plus de dix ans, il est responsable de la rubrique S.F. à Casus Belli. Il est également chanteur-parolier du groupe Brain Damage.
Paris, 2064. Dans un monde pacifié, où le pouvoir est aux mains des technotrans, qui ont profité du chaos consécutif à la Grande Terreur primitive pour s'emparer d'une bonne partie de la planète, une vague de décès frappe le milieu du Délirium, un courant artistique contestataire très populaire parmi la jeunesse. Engagé par le P.-D.G. d'Eldorado, TEM, le détective privé transparent éprouve quelques difficultés à mener son enquête, tant à cause de la complexité de l'affaire que de la soudaine efficacité de son Talent. Devenu pratiquement invisible, il est obligé de recourir à l'aide de la seule personne encore consciente de son existence : Ramirez, l'homme aux yeux perpétuellement rouges.
Critiques
Engagé par le pdg d'Eldorado, la plus puissantes des technotrans, Tem enquête sur la mort du leader d'un groupe musical dans la mouvance du Délirium, un courant artistique contestataire très populaire parmi la jeunesse dont le slogan est « Vivre libre, vivre vite ». Nageant dans les eaux troubles de ce milieu où drogue, argent, meurtres et magouilles font mauvais ménage, Tem va devoir lutter contre les aléas de son don, la transparence, qui le rend trop invisible et contre des Archétypes cruels, des changeformes, issus d'un univers parallèle au sein de la Psychosphère. Une affaire dont l'écran de fumée cache bien des secrets sur les réelles motivations des technotrans.
Il est évident que Roland Wagner se passionne pour l'univers qu'il construit dans Les Futurs Mystères de Paris dont L'Aube incertaine est le quatrième volet, et il est tout aussi frappant que l'auteur aime son personnage principal, Temple Sacré de l'Aube Radieuse. Cette chaleur, cette sincérité et cet enthousiasme contribuent largement à la qualité et au succès mérité de la série. À la lecture de ce nouvel opus, l'objectif (double) de l'auteur se précise : alterner des romans ambitieux (L'Odyssée de l'espèce) dont le but est la mise en place d'un univers personnel, déjanté mais cohérent, dont les bases sont issues d'une période trouble (la Grande Terreur) et lié aux précédents romans de Wagner (le syndrome de « l'œuvre-fresque » en SF) et des romans d'aventures axés sur l'étude du personnage principal, Tem, et l'exploration de la réalité quotidienne de cet univers en folie. L'Aube incertaine fait partie de cette seconde catégorie. Les esprits chagrins se focaliseront sur l'absence de révélations fracassantes, sur une originalité moindre ou sur le classicisme de telle ou telle enquête, pendant que les lecteurs, eux, prendront toujours autant de plaisir à découvrir le monde de Wagner et à suivre les multiples péripéties jubilatoires de Tem, un héros fort attachant. Pour conclure, et en guise de clin d'œil, qualités d'écriture et narration généreuse confirment, si besoin en était, que Roland C. Wagner est un fantastique conteur.
Tem, tout juste remis de sa confrontation avec un archétype psychopathe et des incroyables révélations nées de ce combat (L'odyssée de l'Espèce), rempile à nouveau, mais cette fois dans le but de tirer au clair une série de décès (des meurtres ?) touchant exclusivement les adeptes du Délirium, un mouvement artistique essentiellement basé sur le credo du « vite et jusqu'au bout » très populaire auprès des jeunes. Une enquête à première vue moins dangereuse que sa précédente affaire, à première vue seulement...
Les Futurs Mystères de Paris, série dans laquelle prend place L'aube incertaine en tant que quatrième opus, bénéficient d'un atout de taille : Tem, son héros. En effet le caractère sympathique de ce personnage, un privé doté d'un étrange pouvoir, celui d'être oublié par tout (ordinateurs, administrations, etc) et tout le monde, n'échappera à personne. Deuxième gros plus de la série : son cadre, un monde ayant connu la Grande Terreur, sorte de conjonction ou l'univers de nos fantasmes s'est fondu avec celui de notre quotidien. Au sortir de cette catastrophe l'homme s'est assagi, a abandonné la plupart de ses pulsions autodestructrices, a renoué, bien souvent, avec la spiritualité. Une nouvelle race est apparue, les Millénaristes, mutants pacifiques aux pouvoirs étranges (dont Tem fait parti). Tout cela transposé dans un Paris du milieu du XXIe siècle, une banlieue, une France décalée mais néanmoins très proche, délicieusement « franchouillarde ». Tout cela participe d'une ambiance unique, vraiment particulière.
Pour toutes ces raisons L'aube incertaine s'impose comme un Polar S-F attachant. Et, s'il n'atteint pas le foisonnement du tome précédent (L'odyssée de l'Espèce), il n'en demeure pas moins distrayant. On notera que l'auteur continue a diversifier les points de vues (un principe amorcé dans l'épisode précédant), propulsant certains des personnages environnant Tem au rang de narrateur, d'où un gain très net en authenticité. De même on remarquera que ce présent tome est beaucoup plus lié à ses prédécesseurs, ce qui n'interdit pas une lecture indépendante quoiqu'on ne puisse totalement la recommander.
ORG Première parution : 1/10/1997 dans Bifrost 6 Mise en ligne le : 6/11/2003
Pour sa quatrième aventure, Tem, le détective privé transparent, est engagé par le président d’Eldorado, la plus puissante des technotrans, afin d’élucider la série de décès qui frappe les membres d’un groupe d’artistes appartenant au courant à la mode des Délirants. Le mode de vie des délirants, dont la devise (qu’ils semblent appliquer à la lettre) est “ Vivre libre, vivre vite ”, conduit la police à classer rapidement les enquêtes en concluant à un accident, ou à un suicide, selon le cas. L’Enquête de Tem va bien sûr lui faire découvrir des faits un brin plus compliqués.
On suit l’enquête policière avec plaisir et de nombreux sourires viennent émailler la lecture. La principale originalité réside ici dans la soudaine accentuation du don de transparence de Tem, qui prend des proportions inquiétantes puisqu’il devient invisible même pour ses proches. Mais il manque un petit quelque chose et si l’on a plaisir à retrouver le sympathique Tem dans de nouvelles aventures, il faut bien reconnaître que l’intrigue de cet opus n’apporte pas grand chose de neuf par rapport aux précédents volumes et se contente le plus souvent de réutiliser les personnages et les événements antérieurs. Ce roman est moins bon que le précédent, tout simplement. Alors, il y a là de quoi contenter le fan de la série, mais sans doute pas de quoi faire de nouveaux adeptes des Futurs Mystères de Paris.
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantesAssociation Infini : Infini (3 - liste francophone) (liste parue en 1998) pour la série : Les Futurs mystères de Paris