Quand il prit conscience qu'il était bloqué là, dans son sarco de sauvetage, sans aucune possibilité de revenir vers des régions civilisées, il fut désespéré. L'espace ne fait pas de cadeau et la solitude lui paraissait insupportable.

     S'il voulait vivre, il devait s'en sortir seul..., trouver une solution. Et puis il vit l'épave déchiquetée...

     La planète Saïga est évacuée, tous les mineurs indépendants sont embarqués sur un vaisseau de secours : une guerre s'est déclenchée dans cette région de l'espace qui menace les planètes alentours. Parmi les prospecteurs victimes de cette nouvelle guerre entre grandes compagnies minières : le Bricolo... Ce même Bricolo se retrouvera être un des trois seuls survivants de l'explosion du vaisseau de secours, et émergera en pleine zone d'astéroïdes, dans un gigantesque cimetière de vaisseaux spatiaux. Parmi ces vaisseaux, il y en a d'origine humaine, bien sûr, mais ce qui est étrange c'est qu'il y en a d'origine extra-humaine... Le Bricolo va se trouver confronté à une technologie inconnue, en profitera pour découvrir une planète assez idyllique, mais aura encore à se défendre des manœuvres illégales de Fèze, une des compagnies qui prétendent régenter l'espace.

     Difficile de résumer, même brièvement, un roman aussi dense. Le fait que P.-J. Hérault nous donne à nouveau un space-opera de facture classique ne signifie pas qu'il œuvre dans la simplicité : cet auteur est au contraire du genre « panier percé », il accumule une quantité ahurissante d'idées et d'événements sur la courte distance d'un Anticipation. Il n'est donc pas question de s'ennuyer une minute, on regrette plutôt que la longueur standard n'ait pas permis à Hérault de développer davantage certains épisodes. Il y aurait certainement eu là matière à deux volumes ! À notre époque où les auteurs du FNA alignent les séries à rallonge sans toujours avoir la matière suffisante, il est bien agréable de voir un roman comme celui-ci, bourré à craquer. Ce qui ne gâte rien, les héros sont sympathiques, l'idéologie généreuse et humaniste, et les aventures pas spécialement stéréotypées (bien qu'on retrouve — avec plaisir — certains éléments qui avaient fait la réussite de la série de Cal de Ter). Bref, du nec-plus-ultra de bon vieux space-opera, et un roman qui allie le mieux possible les mots populaire et qualité. Hérault est à mon sens l'un des auteurs français qui ont le mieux compris ce que devait être un roman populaire de science-fiction.