Vouloir résumer l'histoire de ce premier tome, est une gageure que je n'essaierai pas de tenir, tant la trame du roman est complexe. La première partie en est un exemple parfait : rarement j'ai lu une introduction qui atomise autant la structure du récit. On saute de paragraphe en paragraphe, complètement déboussolé, et on doit fournir un véritable effort pour suivre ces « coq-à-l'âne » constants, jusqu'au moment où l'on comprend ce qui s'est passé. Alors Tyranaël est devenue nôtre, elle s'est introduite en nous et nous sommes prêt à nous enfoncer dans les mystères de cette fabuleuse planète. En réalité, cette introduction est faite exécutée de main de maître.
Les Rêves de la Mer, roman introductif au cycle de
Tyranaël, est écrit sur un rythme lent, quasi hypnotique. Les nombreux mystères de Virginia nous sont exposés à travers les visions d'Eïla. Le résultat est une mosaïque de récits architecturés sur deux axes principaux : celui des indigènes et celui des colons terriens. Ce qui est surprenant, c'est l'absence de référence à la moindre relation temporelle entre les deux civilisations. Cela contribue à créer cette ambiance hors du temps qui baigne le roman.
Peu connue du grand public, Elisabeth Vonarburg est une grande dame de la SF : chacun de ses livres est d'une profondeur rarement atteinte.
Tyranaël est une saga qu'elle a longuement mûrie, écrite, corrigée, réécrite. Que ce soit l'intrigue, les personnages ou le monde, tout est toujours fouillé, complexe sans être compliqué. Le style est limpide, clair, évocateur, la structure narrative recherchée, toujours au service de l'histoire, sans effets de manches ni volonté de briller.
J'avais été emballé par
Chronique du pays des mères du même auteur, je suis envoûté par le cycle de Tyranaël et par ce premier tome qui porte très bien son titre.
A noter qu'Alire est un éditeur québécois. Pour trouver ses points de distribution en France, il vous faut aller sur son site web :
www.alire.com.Benoît LUCAZEAU (lui écrire)
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