Fletcher PRATT Titre original : The Blue Star, 1952 Première parution : États-Unis, New York : Twayne Publishers, dans l'omnibus Witches Three (avec Conjure Wife de Fritz Leiber et There Shall Be No Darkness de James Blish), août 1952ISFDB Traduction de C. et L. MEISTERMANN Illustrations intérieures de Thierry LEROUX
OPTA
(Paris, France), coll. Aventures fantastiques n° 15 Dépôt légal : 4ème trimestre 1976, Achevé d'imprimer : 30 septembre 1976 Première édition Roman, 404 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-7201-0068-4 Format : 13,5 x 20,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Tirage limité à 5000 exemplaires numérotés de 1 à 5000 et à 120 exemplaires hors-commerce de collaborateurs marqués H.C.
Roman d'un moyen âge (mâtiné de Renaissance) rêvé plutôt que parallèle, L'étoile d'azur (publié aux USA en 1952) rompt radicalement avec tout ce à quoi l'heroic fantasy (mais le terme est ici impropre) ; nous avait habitués ces dernières années : pas de héros musculeux mais des gens du peuple (clerc, sorcière privée de ses charmes, marchands, marins, servantes), pas d'aventures extraordinaires mais la vie de tous les jours dans une époque de troubles politiques (qui restent à l'arrière-plan), peu de fantastique (seul élément : la pierre d'azur de Lallette qui permet — mais si peu ! — de lire dans la pensée d'autrui), pas d'érotisme mais une nostalgique histoire d'amour, et pas un seul coup d'épée. Tout est basé sur le pittoresque quotidien l'humour, poésie, tendresse et cynisme mêlés) et, à lire Pratt, on évoque ces belles illustrations grouillantes de vie que Samivel et Dubout faisaient autrefois pour Gargantua, Pantagruel et autres romans fantaisie de chevalerie. Le phrasé est souple, inventif, et on aimerait accumuler les citations : esthétiques (« La lune était là pour projeter des ombres noires sur les chats et les hommes qui passaient ») ; sociales (« ... le festival était peut-être pour ceux qui portaient diadèmes ou plumes, mais pour sa classe c'était une nuit de labeur ») ; philosophiques (« J'ai vu une fois un homme dans un donjon, un meurtrier, dont les pensées étaient plus pures que celles du diacre venu lui apporter réconfort ») ; du domaine affectif surtout (« Mais je crois simplement que de temps en temps chacun de nous a besoin d'un nouveau compagnon de lit et elle n'avait pu supporter qu'il y eût songé avant elle. »)Certes, L'étoile d'azur n'est pas un chef-d'œuvre, ni un de ces livres qui font date ; mais c'est un roman charmant, délicat, rafraîchissant, joli.