Ben BOVA Titre original : End of Exile, 1975 Première parution : New York : E.P. Dutton & Co., 1975 Traduction de Paul HEBERT Illustration de Philippe CORRÉ
HACHETTE
(Paris, France), coll. Voies libres n° (5) Dépôt légal : 1er trimestre 1979, Achevé d'imprimer : 5 janvier 1979 Première édition Roman, 224 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-01-004796-6 Format : 11,0 x 18,0 cm Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Ils étaient cinquante-sept. Cinquante-sept adolescents du même âge, filles et garçons n'ayant jamais connu autre chose qu'un secteur du gigantesque vaisseau spatial qui dérivait — depuis combien de temps ? — dans l'espace. Il n'y avait pas d'adultes, seulement des machines qui veillaient à ce qu'ils ne manquent de rien.
Et puis, il y avait Magda, la prêtresse, qui interprétait la volonté de leur dieu, Gerlet. Mais Magda ne pouvait rien pour les machines, qui tombaient en panne les unes après les autres et ne les nourrissaient plus. Ni contre Monel, dont la soif de pouvoir devenait effrayante.
Ni rien, surtout, pour faire disparaître la grosse étoile jaune qui se rapprochait de jour en jour et qui semblait vouloir avaler le vaisseau. C'est alors qu'un des garçons, bravant les tabous et sa propre terreur, va pour la première fois s'aventurer hors du territoire familier de son enfance et chercher ni plus ni moins à rencontrer le dieu qui préside à leurs destinés : Gerlet !
Qu'il trouve un homme et non un dieu n'est que la première, et la moindre, de ses surprises...
Scientifique de formation, Ben Bova déploie une intense activité dans des domaines aussi divers que la recherche pure, l'édition scientifique et littéraire et le journalisme. Sans oublier son travail d'écrivain qui lui a valu plusieurs distinctions littéraires.
Critiques
FUIR LA TERRE (Bis)
Fuir la Terre, tel est aussi le but de l'Arche Stellaire de La grande dérive ; mais plus de vingt ans se sont écoulés depuis L'enfant de Mars et le danger majeur a nom, désormais, pollution. Par ailleurs, le roman de Bova est un juvénile et en tant que tel, met l'accent sur l'itinéraire du jeune Link (tandis que L'enfant de Mars s'attachait essentiellement à présenter une collectivité).
La grande dérive s'inscrit parfaitement dans la thématique des Arches Stellaires qu'a parfaitement étudiée Rémi-Maure dans notre revue 1. Le vaisseau d'End of Exile est en effet une arche amnésique, ayant oublié son but original et divinisé son ancien commandant, Gerlet. Arche dégénérée, antre d'ignorance et de superstition elle est gouvernée par le mensonge et la coercition, par la prêtresse Magda et surtout l'inquiétant Monel auxquels s'oppose Link dans sa lutte contre l'obscurantisme.
Le traitement du thème n'a rien d'original, Bova se contentant flegmatiquement de faire preuve d'un métier certain. Mais il est intéressant de lire la symbolique de l'Arche à la lumière des impératifs du juvénile et de voir à quel point ils sont similaires. Car l'adolescence dans l'esprit des juvéniles. est une Arche Stellaire amnésique, errant dans l'obscurité à la recherche de la lumière de l'émergence symbolique. L'Arche atteint la planète Beryta et Link devient adulte, grâce à l'aide du mythique Gerlet, représentant l'indispensable apport des générations précédentes. L'itinéraire de l'Arche est celui de Link, rejetant l'ignorance et l'asservissement pour accéder à la vérité, à la responsabilité, à l'identité.
Quêtes de l'Arche Stellaire et de l'adolescence confondues, La grande dérive est un roman doublement initiatique !