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Les Jardins de l'apocalypse

F. RICHARD-BESSIÈRE

Première parution : Paris, France : Fleuve Noir Anticipation, 1963

Illustration de (non mentionné)

MARABOUT - GÉRARD (Verviers, Belgique), coll. Bibliothèque Marabout - Science fiction précédent dans la collection n° 478 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1974
Réédition
Roman, 192 pages, catégorie / prix : 2
ISBN : néant
Format : 11,5 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction

Dépôt légal belge : 1974/0099/80


Quatrième de couverture
     La « chose » s'étirait, grasse et molle, derrière la fenêtre. La « chose » était — à la fois et tour à tour — hallucinante, ahurissante, répugnante, effrayante, terrifiante, abominable, maléfique, démoniaque — hideuse ! La « chose » qui, bientôt se multipliait, se ramifiait tant et plus ! Les « choses »...
     Et les hommes étaient contraints de les affronter, de vivre, de penser avec elles !
Sommaire
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1 - (non mentionné), Pour sortir de l'enfer, pages 192 à 192, article
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, Anticipation (1963)

    La surprise la plus agréable des derniers mois tient certainement à cet ouvrage de Richard-Bessière qui ne nous avait pas habitués dans le passé à tant d'originalité. Ce court roman, d'une facture solide, renouvelle considérablement le thème de la Terre-envahie-par-des-êtres-vampires-qui-rendent-la-vie-impossible. L'idée d'un monde où les humains vivent cloîtrés à l'intérieur des immeubles qui constituent comme autant d'univers, et où ils creusent de longs boyaux dans l'espoir de relier ces îlots de vie entre eux, me semble tout à la fois terrifiante et remarquable, parce qu'elle se fonde sur une réalité : chaque jour, l'homme est un peu plus chassé de ses propres villes. La circulation est un vampire apparemment indestructible, et le temps viendra bientôt où pour traverser le boulevard Saint-Germain en moins d'une journée, il conviendra de s'engager dans les égouts.

    Au sein de ce monde, deux types de stratification sociale ont subsisté : l'une fondée sur l'âge, et l'autre sur le groupe sanguin. Et c'est là que Bessière donne sa pleine mesure. Il expose en effet, sans avoir l'air d'y toucher, le racisme implicite des thèses de Léone Bourdelle (dont le moins qu'on puisse dire est que, si leur fondement semble intéressant, leur exposition présente par leur créatrice semble pour le moins aventurée), ce qu'à ma connaissance personne n'a fait encore, et surtout, il l'intègre à une société dominée par le thème de l'adolescence, de l'immaturité. Les héros de Richard-Bessière, ici, sont des « copains », c'est-à-dire des jeunes en bande, twisteurs si l'on veut, déchaînés si l'on y tient, avec leurs règles, leurs loyautés, leur monde secret, leurs préjugés, et leur haine, doublée de la crainte de vieillir, de la peur du monde des adultes. Toute l'habileté de Richard-Bessière a consisté à rendre ces descendants des blousons noirs sympathiques, sympathiques malgré leur racisme qu'ils sont au reste capables de surmonter en découvrant la générosité, sympathiques dans leur refus de l'absurde, et dans leur volonté têtue de continuer, d'aboutir, n'importe où, pourvu que ce soit au grand air. Là où les adultes échouent et périssent, les blousons noirs ont raison. Alors que les adultes préméditent un suicide collectif, les copains projettent de s'échapper. Alors que les adultes renoncent, les copains cherchent la bagarre et trouvent une solution. Alors que les adultes distillent des raisons métaphysiques à leur existence et à leur malheur, les copains cherchent à s'en tirer. N'importe quoi pour ne pas crever comme un rat dans un trou. On est du côté des copains. On les comprend.

    Du coup, en plus d'être un excellent roman d'aventures, le livre de Bessière devient significatif. Il y a certes de l'astuce dans le fait d'avoir pris, pour personnages des « copains », au moment où ceux-ci constituent le plus fantastique marché potentiel de la science-fiction qu'on puisse rêver. Mais il y a aussi une bonne part d'intelligence de l'avenir. Ce qu'on reproche aux copains, c'est de vouloir quitter à tout prix la vieille maison croulante. Eh bien, je dis bravo les copains, et j'estime qu'on en viendra peut-être à élever place de la Nation un temple des Copains en souvenir d'une des dates fondamentales de notre temps, temple où l'on mettra, j'espère, en bonne place un buste de Richard-Bessière.

    Tout cela pour en arriver à cette constatation que la collection du Fleuve Noir est à peu près aujourd'hui la seule qui vit, c'est-à-dire celle où l'on ait de bonnes surprises. Dussent en pâlir les vieilles lunes de Mars, si la science-fiction en France échappe à l'ankylose, ce sera pour une bonne part finalement au Fleuve qu'elle le devra.

Gérard KLEIN
Première parution : 1/9/1963
Fiction 118
Mise en ligne le : 25/8/2024

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