Mhed voulait comprendre ce qui se passait derrière la façade aveugle de la maison-monstre.

     Qui étaient le Dingo, l'Ombre et la Sentinelle ?

     Quel était le sens des phrases énigmatiques du tract ? L'innommable !

     Un monde parallèle et horrible suintait entre les immeubles charognes de l'Enclave, mais un seul mot à la fois banal et magique pouvait encore sauver l'humanité.

     Le général des galaxies, premier volet de la saga militaire des Darkenberg ¹, fut en son temps littéralement assassiné par Andrevon, tant sur le plan littéraire qu'idéologique ². Or, cette série — qui, sans atteindre des sommets, se laisse lire sans déplaisir — n'est pas la saga raciste et fascisante qu'a cru voir Andrevon, induit en erreur par une lecture rapide et au premier degré. Car dépeindre de l'intérieur une société future totalitaire et militarisée où règne une pensée élitiste ne signifie pas automatiquement que l'auteur souscrive à cette idéologie ! Démarche trop subtile ou trop ambiguë ? Quoi qu'il en soit, l'auteur fut rangé aussi sec parmi les vilains fâchos du Fleuve. Un malentendu regrettable et que devrait dissiper le surprenant Greffe-moi l'amour ! ³.

     Nous sommes en l'an 150 de l'ère des Unions. Les multinationales ont remplacé les Etats. Les hommes, programmés dès leur naissance, ne sont plus que des pions entre les griffes des grandes sociétés. Dans des enclaves urbaines constamment quadrillées par les flics rôdent les asociaux. Monde pourrissant, cloaque d'angoisse. Dans cet univers de mort et de désespoir, le Dingo s'obstine à imprimer des tracts et à les jeter du haut de la Maison-monstre. Appels à la révolte ? Plus que cela. Des appels à l'amour. Car le Dingo n'est-il pas « celui qui libérera les asociaux par la parole » ?

     Une jolie définition du métier d'écrivain, non ?