DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 484 Dépôt légal : février 1989, Achevé d'imprimer : février 1989 Première édition Recueil de nouvelles, 224 pages, catégorie / prix : 6 ISBN : 2-207-30484-1 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Philippe Curval vous invite à partager ses nuits d'hôtel du monde entier, aux sources même de son imaginaire.
À Alexandrie, avec les Dormeurs Duval, il suit la piste des fameux « deux trous rouges au côté droit » chantés par Rimbaud.
Ailleurs, il exploite jusqu'au délire le conditionnement des nourrissons par des images symboliques, fait rissoler dans l'humour noir un émincé de la gastronomie du futur, traite de la gérontologie considérée comme un des beaux-arts.
Et dans ses interrogations sur la nécessité d'achever le siècle, le bon goût de mourir ou la logique des logiciels, il s'essaye à faire rendre gorge aux mots pour obtenir leurs aveux communs pour en extraire le rire existentiel.
L'auteur : Philippe Curval partage son temps entre science-fiction et littérature, ce qui revient au même.
Car il s'ingénie à donner le souffle de la S.-F. à la littérature, et quand il invente de la S.-F., il la pense en littérature.
À ce jour, 22 volumes parus un peu partout dans le monde.
1 - Des histoires à coucher dehors, pages 7 à 12, préface 2 - Objets de femme avez-vous donc un nez ?, pages 13 à 19, nouvelle 3 - Un voyage objectif, pages 21 à 39, nouvelle 4 - Les Dormeurs Duval, pages 41 à 62, nouvelle 5 - Habite-t-on réellement quelque part ?, pages 63 à 77, nouvelle 6 - Alertez les bébés, pages 79 à 113, nouvelle 7 - Pourquoi finir le siècle ?, pages 115 à 126, nouvelle 8 - La Faim justifie les moyens, pages 127 à 139, nouvelle 9 - Trop d'Indiens sur les pistes, pages 141 à 152, nouvelle 10 - Sommes-nous mortels ? Suite et fin, pages 153 à 159, nouvelle 11 - Walkyrie vendredi dimanche Walhalla, pages 161 à 198, nouvelle 12 - Photomatons, pages 199 à 205, nouvelle 13 - Le Manuscrit trouvé dans un logiciel, pages 207 à 214, nouvelle
Critiques
Mais qu'est-ce qui fait courir Philippe Curval ? pourrions-nous nous demander. L'envie de poursuivre la construction d'une œuvre, au sens où on l'entend habituellement, une œuvre commencée il y a bientôt trente-cinq ans ? L'envie d'être reconnu unanimement ? D'avoir du succès ? Ou le simple plaisir d'écrire ? Je ne sais...
Une seule chose est sûre : c'est qu'il aligne, avec régularité et en alternance, depuis le milieu des années soixante-dix, probablement encouragé par l'accueil réservé à L'Homme à Rebours et Cette Chère Humanité, une série importante (ne serait-ce déjà que par le nombre) de romans et de recueils. Une production de laquelle se dégagent Y a Quelqu'un ?, En Souvenir du Futur, Ah ! Que c'est Beau New York et le récent Akiloë.
Le voici de retour, avec un nouveau recueil d'inédits (deux ou trois nouvelles seulement ayant été prépubliées, notamment dans Science-Fiction et Alerte), intitulé Habite-t-on Réellement Quelque Part ?.
Après de nombreux et illustres confrères (et consœurs, Christiane Baroche encore récemment), Philippe Curval s'est penché sur le cas de l'écriture en chambre. En chambres d'hôtel. En effet, voyageant beaucoup en France et à l'étranger, par goût mais aussi obligations, il a eu l'idée de composer un recueil entier dans des chambres d'hôtel, lors de ses voyages aux quatre coins du monde : Mexique, Egypte, Suède, Japon, Etats-Unis... D'où le titre de l'ouvrage et celui de sa préface : Des Histoires à Coucher Dehors.
Mais venons-en aux nouvelles. Nous y retrouvons un Curval porté sur l'humour, tantôt grinçant, tantôt léger, selon l'humeur, à travers des textes illustrant son côté (partagé avec André Ruellan) amuseur délirant post-surréaliste. Mais l'humour est difficile à marier, surtout avec la SF, et ce n'est pas toujours réussi. Non, mes préférences sont allées vers des textes plus sérieux (encore que... dans certains cas...), plus graves, tels que Un Voyage Objectif, une histoire d'effacement où un personnage se voit peu à peu gommé de la réalité (une quatrième façon de jouer à l'homme invisible ?), Les Dormeurs Duval, rencontre au sommet entre Rimbaud et l'imaginaire curvalien, les deux plus importants de l'ensemble, ainsi que Objets de Femme Avez-vous donc un Nez ? et Alertez les Bébés ! (non, ce n'est pas de l'Higelin...).
Quant à la dernière, Le Manuscrit Trouvé dans un Logiciel, elle a également son importance puisqu'elle nous permet deux choses : d'abord de découvrir la signification du nom Curval (Cybernetic Unit for Rewriting Valuable Authors Limited !), ensuite de prendre connaissance de l'ultime phrase du livre, une phrase en forme de profession de foi : « J'ai plaisir à écrire pour les autres ».