Atrocement mutilés, aveugles, muets, les Géniteurs sont les seuls éléments masculins d'Anahor, la planète des femmes. On ne les sort que deux fois l'an. Pour les Cérémonies de Copulation Publique. Qui, par conséquent, veut supprimer le culte millénaire d'Ochalle pour le remplacer par celui de Mhacho l'Usurpateur ? Qui, surtout, manipule les Voraces des Vertes Forêts ?

     Sur Anahor, la planète des femmes, les hommes ont quasiment disparu. Ceux qui restent sont élevés dans le mépris et appelés Géniteurs  ; muets, aveugles, sans bras, leur sort vaut-il mieux que les bébés mâles sacrifiés à la naissance  ? Ce sont là des détails qui s'intègrent dans une guerre de femmes opposant trois importantes cités  : Nholess, Eireann et Manahem. Les deux premières s'allient provisoirement pour renverser la troisième avec des buts plus ambitieux encore mais non avoués.

     La planète des femmes  : livre touffu, condensé, qui aurait pu donner lieu à un cycle ou tout au moins à un roman plus consistant, disons deux fois plus long. Il n'en est rien. L'auteur a préféré la brièveté. Le résultat est intéressant, en dépit d'un dénouement maladroit, trop classique, qui ne s'imposait pas de cette manière.

     Un peu rapide, donc, mais pas raté pour autant. Facon écrit bien, invente des noms porteurs de rêve et un monde qui tient la plume. On ne peut que lui reprocher de ne pas être allé au bout de son imaginaire. Cependant, est-ce vraiment un reproche ?

     Oui, bien sûr ! Ceci dit, il s'agit également d'un compliment...