La Terre a sauté et Cal se retrouve, des millénaires plus tard, sur une planète habitable. Une tribu d'hommes bronzés, aux cheveux si blonds qu'ils paraissent presque blancs, l'accueille. Cal décide de faire de leur civilisation ce que les Terriens n'ont pas su faire de la leur. Il leur fait découvrir la roue, les bateaux et les chars à voiles, leur invente une écriture phonétique, les organise et leur apprend à se défendre avec une arme merveilleuse : l'arc. Mais il va découvrir une puissance prodigieuse et pourra faire encore plus pour eux...

     La robinsonade d'un Terrien sur un monde-île de la galaxie, sa rencontre avec un Vendredi humanoïde, puis avec le peuple auquel il appartient, à qui le naufragé stellaire enseigne quelques rudiments technologiques et sociaux en prenant bien garde de ne pas bouleverser les us et coutumes ni passer pour un dieu. Sujet ultra-classique donc, mais ici soutenu par un bonheur constant dans l'écriture (simple et efficace) et la narration (où le réalisme quotidien et le suspens font bon ménage). Hérault sait même naviguer en souplesse dans les eaux idéologiquement dangereuses qui baignent inévitablement ce genre de récit, et évite autant que faire se peut paternalisme, anthropomorphisme et autres ismes venimeux — même quand il apprend aux Vahussis à fabriquer des arcs pour se défaire d'envahisseurs esclavagistes. En somme une excellente surprise, un « Anticipation » qui est l'un des deux meilleurs du trimestre (cherchez l'autre), et un nouvel auteur à suivre.