Au-delà de la Muraille de Pierre, la terre est la proie d'immenses incendies. En deçà, des Seigneurs rivaux se livrent une guerre sans merci. Dans ce monde frénétique, le Guerrier Keido part à la recherche des trente-neuf cartes magiques du jeu de la Trame dans l'espoir que leur pouvoirs rendront la vie à sa sœur suicidée.
Critiques
Le Fleuve Noir n'en finit pas de se mettre à jour : après Jeury, Walther, Brussolo. il accueille le duo de charme qui a si bien réussi dans la nouvelle (pensons à Mouvance, à Fiction), dans le roman policier (Le trompe la mort, dans Engrenage) et dans L'Heroic fantasy avec Océane (Plasma). Premier volume d'une saga de 5. intitulée « Le jeu de la trame ». Le rêve et l'assassin plante le décor, présente les enjeux, met en scène les principaux acteurs. Le décor, ce pourrait être comme chez Jack Vance une planète étrange, et c'est bien le cas. Mais cette étrangeté est référée à un « Japon médiéval parallèle ». avec ses rites, ses armes et ses sorciers. Les enjeux, comme toujours ont à voir avec le pouvoir. Il s'agit ici de savoir qui va l'emporter de deux « Châteaux ». voisins et unis par des liens de possession de la même femme (qui se révélera d'ailleurs être, autre chose qu'une femme : toujours la magie...). Un héros incognito, ou plutôt sous des noms divers, se met au service de l'un des maîtres, mais poursuit un but personnel, lequel ? On pourrait dire, en parodiant, qu'il s'agit pour lui de reconstituer le miroir brisé de son identité. Comment ? Eh bien en retrouvant les morceaux du miroir, les cartes qui constituent la donne de sa vie (son deal). Des cartes, il en possède. Comme au Tarot Magique, elles donnent certains pouvoirs, qu'il faut cacher. Prendre celles d'autrui. ne pas se défausser sur... Par exemple prendre la carte de l'Assassin ce ne serait pas mal pour un début. Comment, par quelles ruses ? On reconnaît peut-être là, dans un univers cocktail : un tiers Vance, un tiers Japon, un tiers Océane, un lointain souvenir des textes de Zelazny avec ses Atouts et autres cartes, qui ne sont pas toutes du Tendre. Qu'importe les souvenirs, pourvu qu'on ait le plaisir du récit, bien enlevé, joliment ficelé, qui nous laisse léger comme après ces breuvages dont le Capitaine Cap d'Alphonse Allais nous a si souvent abreuvés en songe.