PRESSES DE LA CITÉ
(Paris, France), coll. Futurama 1ère série n° (6) Dépôt légal : 1er trimestre 1976 Première édition Roman, 192 pages ISBN : 2-258-00009-2 Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Michael heurta le sol le premier. L'air chaud et humide qui emplissait ses poumons exhalait une odeur de pins. La Terre ! Cette Terre que Michael Wireman, le propre fils du président, à peine âgé de douze mois, avait dû quitter un jour et sur laquelle il remettait les pieds pour la première fois... Mais il n'avait pas le temps de se laisser aller à des sensations nouvelles : s'il avait parcouru les millions de kilomètres qui séparent Alpha du Centaure de notre Système Solaire, ce n'était pas pour le simple plaisir de fouler un sol nouveau : Michael Wireman avait un but autrement plus ambitieux. Et plus avantageux, aussi : abattre l'Empire Galactique qui avait réduit à l'esclavage le berceau de l'Humanité...
L'ennui, c'est qu'il n'avait aucune idée sur la façon dont il pourrait s'y prendre. Les Terriens, disciplinés, enrégimentés, ne sortiraient pas d'eux-mêmes de l'univers cybernétique qui décidait aussi bien de leurs besoins que de leurs désirs. Les rares dissidents, affamés, traqués dans les forêts de Pennsylvanie, ne feraient jamais le poids. Quant aux Centauriens, qui fournissaient des armes aux rebelles, leur but n'était-il pas, après tout, d'abattre l'Empire pour prendre sa place ?
Michael Wireman était pratiquement seul. Et sans armes. C'st du moins ce qu'il croyait. Car il possédait la seule arme capable de venir à bout des Occupants. Le seul problème, c'est qu'il ne le savait pas...
Critiques
Développement en roman de sa nouvelle homonyme (The falling torch,1958) traduite dans Fiction n° 118 sous le titre La liberté tombe du ciel,ce troisième ouvrage de Budrys (dont « Futurama » fait son auteur de choc) met en relief tous les défauts de l'auteur sans faire ressortir ses qualités : la libération de la Terre de l'an 2500, soumise au joug plutôt bonhomme des « Envahisseurs », par le fils de l'ancien président en exil sur une colonie de Centaure IV, ne donne lieu qu'à de plates aventures et à de poussives et continuelles introspections morales et psychologiques des personnages en action. Les réflexions que semble vouloir aborder Budrys sur le pouvoir, l'héroïsme, l'opportunisme, la fin et les moyens tournent court, de même que le parallélisme qu'il a sans doute voulu tracer avec la Seconde Guerre mondiale. Mais surtout, décrire le XXVIe siècle sans la moindre innovation technologique et sociale est impensable en SF. Enfin, comment considérer la vaste ellipse finale, qui passe sous silence la libération elle-même et laisse en plan le roman là où il aurait peut-être commencé à démarrer vraiment ? Ces trous, ces insuffisances, ces inaboutissements laissent perplexes. Au nom du ciel, qu'a voulu dire ou faire Budrys ?