Au coeur d'une civilisation qui a oublié ses origines, Shadoun est la proie d'une étrange obsession. Dans un monde qui a vaincu la maladie, la souffrance ou la haine, tout est à redécouvrir... En trouvant le chemin du « Dépotoir », Shadoun réalisera que les plus belles fleurs renaissent de la pourriture...

     Shadoun Kazan n'est pas un homme comme les autres mais, quand débute l'action, il ne le sait pas encore. Les symbiotes qui dirigent le monde de Jeerioo, ville infinie peinte en utopie et fleurant la félicité, se doutent de quelque chose et lui concoctent une sorte d'exil laborieux où il découvre d'autres hommes différents comme lui. Là, on cause d'un certain Dépotoir et de la liberté. Et naturellement, la lutte s'organise contre les cinq symbiotes qui veulent préserver envers et contre tous leurs immortalité, suprême manifestation de leur pouvoir, et qui, paraît-il, étaient encore six il n'y a pas si longtemps...

     Voilà un rôti proprement ficelé, sans trop de gras, ni trop cuit, ni trop saignant, dont le goût à peine salé est susceptible de plaire au plus grand nombre.

     Le Sixième Symbiote n'a rien d'un chef-d'œuvre, comme on l'aura compris à mon ironie légère qui, somme toute, sent le renfermé ou le réchauffé. Il s'agit néanmoins d'un roman dans lequel il est agréable d'entrer, de plonger, et dont l'histoire coule de source, soumise à un courant régulier et contrôlé. Qui plus est, tout cela est écrit dans un style limpide et reposant.

     Ce faisant de longs mois que la collection Fleuve Noir Anticipation n'avait pas accueilli Dan Dastier dans son giron, plus d'un an au bas mot. Ce mini-retour n'a rien de décevant, bien au contraire. L'auteur connaît les ficelles élémentaires de la Science-Fiction et sait les enrouler et les nouer solidement. Rien a redire. C'est du travail de pro.