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La Spirale du temps

Jimmy GUIEU

Première parution : Paris, France : Fleuve Noir, Anticipation n° 36, 1954
Cycle : Jean Kariven  vol. 4 


Illustration de Dominique-Pieri LACOMBE

PLON (Paris, France), coll. Science-fiction Jimmy Guieu précédent dans la collection n° 11 suivant dans la collection
Dépôt légal : 4ème trimestre 1980, Achevé d'imprimer : 10 novembre 1980
Réédition
Roman, 224 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-259-00685-X
Format : 10,7 x 17,7 cm
Genre : Science-Fiction

Photo de l'auteur A. Viguier et tableau F. Michalski


Quatrième de couverture
Jimmy Guieu est l'un des maîtres de la Science-Fiction européenne. Pionnier de l'Ufologie (étude des OVNI), parapsychologue, spécialiste de l'ésotérisme et des sociétés secrètes, il a déjà écrit près de 80 livres traduits en de nombreux pays. Devenus introuvables, ces romans sont enfin réédités dans la collection « SF Jimmy Guieu ».
 
Le Chrononef emportait Jean Kariven et ses amis le long de la Spirale du Temps, à la recherche de nos orgines. Ils allaient devoir affronter les terrifiants cyclopes de Lémurie, combattre le tyran Siomak aux côtés des géants bimkamiens, vivre d'extraordinaires aventures cependant que Jean Kariven succombant (sans effort !) aux charmes de l'adorable Leyla, se verrait contraint de la tuer... afin de la sauver !
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, Anticipation (1954)

[Critiques des livres suivants :

- Escales dans l'infini par Georges H. Gallet, Hachette Rayon Fantastique

- La Spirale du temps de Jimmy Guieu, Fleuve Noir Anticipation n° 36

- Sauvetage sidéral par F. Richard-Bessiere, Fleuve Noir Anticipation n° 37

- Marbre d'André Pieyre de Mandiargues, Robert Laffont.]

 

    Alors que la première anthologie policière française, « La Douzaine du diable », a paru avec plus d’un demi-siècle de retard sur les Anglo-Américains, l’anticipation scientifique, elle, a plus de chance et « Escales dans l’infini », compilée par Georges H. Gallet, vingt-quatrième volume du « Rayon Fantastique », que se partagent les Ed. Hachette et les Ed. Gallimard, est publiée quatre ans seulement après l’apparition de la « science-fiction » sur le marché français.

    C’est sous l’étiquette Hachette que paraît ce recueil composé de dix nouvelles d’anticipation ou de fantastique. Leur valeur est inégale et, à côté d’excellents récits, il y en a de plus faibles. Mais l’ensemble est fort intéressant et le livre mérite toute votre attention.

    Une œuvre se détache nettement des autres, œuvre classique qui a été reproduite plus d’une fois dans les anthologies américaines : « Shambleau », de Catherine L. Moore, qui, malgré ses 21 ans d’âge, est plus remarquable, plus terrifiante que jamais. Ce n’est pas seulement un magnifique conte d’horreur fantastique mais une explication intelligente de la légende de la Gorgone. Même si cette œuvre était la seule valable du recueil, elle en justifierait l’achat. Oui, c’est un authentique chef-d’œuvre.

    « Trois lignes de vieux français » (Three Lines of old French), d’A. Merritt, aurait pu figurer au sommaire de n’importe quelle bonne anthologie fantastique. C’est en effet, une histoire surnaturelle que celle de ce soldat britannique qui, accroché à sa tranchée, se voit tout à coup transporté deux siècles en arrière. A-t-il rêvé ? On le croirait presque. Et pourtant… Plein de mystère et de poésie.

    Étant grand amateur de chats, je n’ai pu m’empêcher d’aimer « Le Sourire du Sphinx » (The Smile of the Sphinx), de William F. Temple, qui, bien que vieux de quinze ans, est tout aussi frais que le jour où il fut publié pour la première fois. (Le conte a d’ailleurs été rajeuni.) Imaginez l’étonnement d’un citoyen qui, en rentrant dans sa ville, rencontre tout à coup une armée de chats, des milliers, des dizaines de milliers de chats qui, en bon ordre, évacuent la cité. L’étonnement dudit citoyen ne fait que croître lorsque, peu après, tous les arsenaux du pays sautent un à un. Et c’est la stupéfaction qui s’empare de lui quand un voisin vient le trouver et, tout en lui expliquant les raisons de l’exode des félins, prétend lui démontrer celles de l’inimitié traditionnelle entre minous et chiens. Si vous avez un chat, je parie que vous le regarderez avec méfiance après avoir lu ce récit à la fois drôle et angoissant.

    « Touristes des temps futurs » (Pawley’s peepholes), de John Wyndham est une nouvelle carrément humoristique, dont le titre indique bien le contenu. Il y a quelques petites longueurs, mais le tout est fort drôle et la chute (psychologique) fort bien amenée.

    « La Bête du vide » (A Beast of the Void), de Raymond Z. Gallun, est plus fantastique que scientifique. Elle eût pu être écrite par Cyrano de Bergerac.

    « Odyssée martienne » (A Martian Odissey), de Stanley Weinbaum, est curieuse à plus d’un titre. En particulier, la faune et la flore de l’astre rouge y sont décrites avec beaucoup d’ingéniosité. À signaler l’excellente chute qui survient au moment où l’on ne s’y attend guère.

    « L’Homme-machine d’Ardathia » (Machine-man of Ardathia), de Francis Flagg, autre classique de l’A.S. (c’est le doyen du recueil – vingt-sept ans !), est un conte à tendances philosophiques, de conception britannique. C’est, en fait, un dialogue entre un homme des temps présents et un robot des temps futurs, et l’auteur en profite pour égratigner un peu le règne de la technocratie.

    « La Girafe bleue » (The Blue Giraffe), de L. Sprague de Camp, est un récit axé sur les effets de la radioactivité.

    « Station interplanétaire n°1 » (Space Station n°1), de Manly Wade Wellman, et « Colin-maillard » (Blind Man’s Buff), de J.U. Giesy, sont les deux contes les plus faibles du recueil. Le premier est une espèce de western, le second une variante vraiment un peu facile du thème de « L’Homme invisible ». Nous eussions aimé que notre confrère Gallet leur eût préféré deux récits d’auteurs français.

    Au Fleuve Noir, Jimmy Guieu nous donne ce qui est probablement son meilleur roman : « La Spirale du temps ». C’est, vous vous en doutez, une machine à explorer le temps, grâce à laquelle une expédition descend jusqu’à l’ère tertiaire et plus loin encore, au point d’assister à la naissance du monde. Ce que les explorateurs découvrent quarante-cinq mille ans avant nous est tout à fait inattendu, et l’auteur en profite pour expliquer, de façon fort curieuse, la légende des cyclopes. L’ouvrage montre d’ailleurs que notre ami Guieu s’intéresse, plus que nous ne le pensions, aux théories spiritualistes. Un excellent A.S.

    Chez le même éditeur, F. Richard-Bessière nous offre son sixième ouvrage de « science-fiction » : « Sauvetage sidéral ». Nous y retrouvons tous les personnages de ses précédents romans avec le plaisir qu’éprouvaient les lecteurs de Ponson du Terrail à se plonger dans de nouvelles aventures de Rocambole. C’est d’ailleurs du feuilleton d’anticipation qu’écrit l’auteur, et si, par moments, son œuvre manque de « sophistication » (qu’on nous pardonne ce barbarisme), elle n’en est pas moins distrayante. Cette fois, le groupe que dirige le professeur Bénac est prisonnier sur la planète Vagabundus. Il parviendra à s’échapper, comme on l’imagine ; malheureusement la planète manifestera des tendances inquiétantes à s’écraser sur notre bonne vieille Terre, et les astronautes seront chargés de prendre des mesures pour sauver l’humanité.

    Côté œuvres « étranges », signalons « Marbre », d’André Pieyre de Mandiargues (Robert Laffont). Il s’agit d’un recueil de six récits (certains sont presque des essais) dans lesquels, à la suite d’un héros fictif, Ferréol Buq, l’auteur nous entraîne en Italie, une Italie absolument insoupçonnée (c’eût pu d’ailleurs être un autre pays, mais il faut avouer que l’Italie se prête admirablement à ce but). La plupart des récits sont présentés sous forme de rêves, voire de cauchemars. Leur caractère, qu’on eût qualifié de surréaliste, il y a une vingtaine d’années, nous a fait penser aux tableaux de Canaletti, si intense est la netteté de ces projections oniriques. Ce qui frappe avant tout dans ce recueil, à côté de ses qualités d’imagination pure, c’est son style… stylisé, qui convient admirablement au genre des récits. Il y a, entre autres, un conte philosophique, « Les Corps platoniciens », et un conte d’horreur, « Le Théâtre de la mort ». Le tout se voit (presque en couleurs !) autant qu’il se lit. Et vous l’apprécierez encore mieux si vous êtes épicurien.

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/6/1954
Fiction 7
Mise en ligne le : 28/2/2025

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