Cet homme-là s'intéressait aux choses de la mort. Cet autre avait cessé de vivre et pourtant, par Dieu sait quel sortilège, il semblait encore hanter le monde. Ce troisième avait tué sa femme et sa femme (ou une autre femme) lui était bizarrement revenue. Celui-là... Les morts vont vite, c'est bien connu, mais pourquoi s'acharnent-ils sans cesse à importuner les vivants ? On a beau faire, on a beau dire, tous les chemins de la terre, par où qu'ils passent, mènent toujours aux abîmes et à l'épouvante.
1 - L'Homme qui s'intéressait aux choses de la mort, pages 7 à 92, nouvelle 2 - Le Chemin creux, pages 95 à 102, nouvelle 3 - L'Hydre, pages 105 à 117, nouvelle 4 - A la mémoire d'Elisabeth, pages 121 à 148, nouvelle 5 - Sur la voie parallèle, pages 151 à 158, nouvelle 6 - La Souche pourrie, pages 161 à 178, nouvelle 7 - La Joconde et après, pages 181 à 185, nouvelle 8 - La Vierge de Strenton House, pages 189 à 204, nouvelle 9 - Le Vieillard de la cour de Rohan, pages 207 à 219, nouvelle 10 - La Momie, pages 223 à 228, nouvelle 11 - Les Baguettes d'encens, pages 231 à 245, nouvelle
Critiques
Le prix Jean Ray n'est-il pas un piège a jeunes auteurs ? Ou, au contraire, une aubaine pour ceux dont la plume évolue dans le fantastique rétro et qui ne sauraient, ailleurs, placer leurs ouvrages ? La cuvée 76 ne permet pas de répondre, ou alors on aurait envie de dire oui aux deux questions : les onze nouvelles qui composent ce recueil (et mises à part les 4 pages surréalisantes de La Joconde et après, qui semblent égarées dans l'ouvrage) exploitent sagement et sans surprise les mille et une variations sur le mort-qui-revient (pour expier : Le vieillard de la cour de Rohan ; pour aimer vampiresquement : A la mémoire d'Elisabeth ; en changeant d'univers : Sur la voie parallèle, etc.), A l'aide de personnages-clichés — jeunes oisifs, « artistes », vieux châtelains. Rien de bien neuf dans tout ça (à part un certain humour, qui laisse à penser que l'auteur n'est pas dupe de son fantastique), et un complet détachement du réel de 1976. Jean Ray, lui, n'était-il pas de son époque ? Et le fantastique ne pourrait-il sourdre du contemporain ?