Edmond HAMILTON Titre original : The Star of Life, 1959 Première parution : États-Unis, New York : Dodd, Mead, février 1959ISFDB Traduction de Jean GUILLEMIN
ALBIN MICHEL
(Paris, France), coll. SF (2ème série) n° 20 Dépôt légal : 3ème trimestre 1973, Achevé d'imprimer : 26 septembre 1973 Première édition Roman, 256 pages, catégorie / prix : nd ISBN : néant Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Prix probable : 7,50 F. Couverture : Pierre Faucheux.
Quatrième de couverture
Le satellite EXP-19 poursuivra sa course indéfiniment dans l'espace. Et Kirk Hammond s'en va vers la mort dans une indicible solitude... Mais cent siècles plus tard, il se réveille : l'orbite d'EXP-19 l'a ramené vers la Terre.
L'Humanité a conquis les mondes mais cet essaimage l'a divisée en plusieurs races. Hammond, l'homme du XXe siècle, se trouve mêlé à leur lutte : avec un petit groupe de révoltés, il part en quête du mystérieux Astre de Vie, qui en est la clé. Et il rencontre l'étrange, la merveilleuse, la surhumaine Thayn Marden...
Edmond Hamilton avait 21 ans quand en 1926, il écrivit sa première « science-fiction ». Depuis il a publié près de trois cent nouvelles et romans, dont bon nombre ont été traduit en France, notamment « Les Rois des étoiles ».
Beaucoup le considèrent comme l'un des maîtres du « space opera ».
Critiques
Au début des années 70, la collection « Science-Fiction » d’Albin Michel est celle dont le penchant pour le classicisme – voire un certain archaïsme – s’avère le plus marqué. Rapide résumé : la SF américaine débarque en France au début des années 50, soit vingt-cinq ans après s’être constituée en tant que genre sous la houlette de Hugo Gernsback. Trois collections majeures voient alors le jour. « Anticipation », au Fleuve Noir, sera le fief de la SF d’expression française ; « Le Rayon Fantastique », coédité par Hachette et Gallimard, disparaîtra dès le milieu des années 60 ; « Présence du Futur », chez Denoël, sera la collection aux ambitions littéraires et intellectuelles les plus avouées.
Entre 1930 et 1970, un volume considérable de science-fiction paraît aux USA, une période englobant ce qu’il est coutume d’ap-peler l’âge d’or de la SF américaine. L’âge d’or, oui, mais lequel ? Pour les uns, il s’agit de l’époque où John W. Campbell dirigea Astounding et où se révélèrent Asimov, Robert Heinlein, Ray Bradbury, Van Vogt ou Simak, entre autres. Pour d’autres, ce sont les an-nées 50, quand apparurent Ro-bert Silverberg, Frank Herbert, Philip José Farmer, Poul Anderson et, bien sûr, Philip K. Dick. On n’avait encore rien lu de tel en France, alors qu’en Angleterre commençait déjà à déferler la nouvelle vague – celle de Ballard, Moorcock ou Ellison. Justement : dans l’Hexagone du tournant des années 70, trois nouvelles collections allaient naître. « J’ai Lu » où la SF se mêlait à toutes sortes d’autres littératures (on en rêve encore), ainsi que le « Club du Livre d’Anticipation » (Opta) et « Ailleurs & Demain » chez Robert Laffont. Commençait ainsi en France un âge d’or pour la science-fiction qui allait durer trois lustres. Le même mois, on pouvait voir sortir des livres de Barry N. Malzberg ou de R.A. Lafferty, et d’autres signés Jack Williamson ou Edmond Hamilton, justement. Des bataillons entiers d’éditeurs allaient piocher là-dedans à qui mieux mieux. C’est dans ce contexte que L’Astre de vie, publié originellement aux USA en 1959, se voyait « enfin » traduit en 1973.
Des guillemets nécessaires, car le roman n’a rien d’un chef-d’œuvre… ni rien de rédhibitoire non plus. C’est un très agréable roman d’aventures spatiales avec un petit parfum vieillot – le lecteur s’attendrait presque à trouver une fleur séchée entre ses pages.
Kirk Hammond, un homme de notre époque – c’est-à-dire le futur proche de 1959 –, est un pionnier de la conquête de l’espace. Un accident le laisse pour mort dans les tréfonds du cosmos mais notre héros survit, plonge en hibernation, et se réveille dix mille ans plus tard, dans un avenir où la Galaxie a été conquise. Tout n’est cependant pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. L’humanité se divise désormais entre Hoomen et Vramen, immortels et dominants : leur secret, jalousement gardé, se dissimule au fin fond d’une lointaine nébuleuse. De base secrète en planète-prison, Hammond découvrira que le prix de l’immortalité est plutôt élevé.
La structure de l’histoire est marquée par l’époque où Hamilton était à son apogée. Nul doute que les amateurs de SF classique et d’aventures spatiales y trouveront leur plaisir.
Critique tirée de la rubrique « Diagonales » signée par Alain Dorémieux
Les rois des étoilesd'Hamilton, c'était un prototype achevé du space-opera, écrit à la grande époque. Le retour aux étoiles,qui en est prétendument la suite, c'est plutôt une resucée qui s'essouffle. D'abord c'est écrit non pas dans la foulée mais vingt ans plus tard. Ensuite il ne s'agit même pas vraiment d'un roman mais de quatre novelettesindépendantes et arbitrairement accolées. Enfin c'est à moitié une œuvre de commande : les deux premières de ces novelettes avaient été écrites par Hamilton et publiées dans Amazing,mais il n'avait pas poussé plus loin l'entreprise ; et c'est le C.L.A. lui-même qui, en 1966, l'incita à en écrire deux autres pour faire la matière d'un « roman » qui fut présenté couplé avec la réédition des Rois des étoilesdans cette collection (laquelle à cette époque était axée à fond sur les classiques). L'astre de vie est moins récent, puisque c'est un roman qui date de 1959. C'est de l'Hamilton typique, donc du space-opera tout ce qu'il y a de plus orthodoxe : distrayant et mouvementé, plein d'aperçus vertigineux et de savoureuses naïvetés qui évoquent les vieilles bandes dessinées. Une lecture rafraîchissante, si on n'est toujours pas blasé par ce genre merveilleusement répétitif qu'est le space-opera. Mais pour être blasé, il faut en avoir lu beaucoup, et une chose est certaine : chaque année de nouveaux lecteurs, jeunes pour la plupart, viennent à la SF et l'abordent avec des yeux neufs ; alors, pour certains d'entre eux, ce doit être plein de charme.