Déjà trois tomes parus pour cette série qui s'adresse aux jeunes adolescents. Nous y suivons les pas de Johanne, jeune fille qui visualise les vents et courants d'air sous forme de lignes vertes qui ondoient. La seule personne qui connaît son secret est son ami Adrien ; en effet, ses parents sont malheureusement décédés, et sa tante Céline, qui l'a recueillie, éprouve les pires difficultés à communiquer avec elle. Résultat : Johanne se renferme sur elle-même. Le seul endroit où elle se sent bien, et où elle se réfugie donc régulièrement, c'est La Mouette, le petit bateau de ses parents. Un jour, elle échappe de peu à une trombe marine, sauvée in extremis par un homme. Ce dernier se révèle être météorologue ; sous peu, Johanne lui confie son secret, et Christophe comprend alors qu'il a là trouvé une personne qui peut l'aider dans son travail. Surtout quand la menace d'un refroidissement général de la planète se fait sentir...

     L'Oracle du vent se veut une série instructive pour jeunes. Ce qu'on y apprend concerne la météorologie et les métiers associés, domaine relativement peu exploré jusqu'à présent. À l'issue de ces aventures, les trombes marines n'auront plus de secrets pour le lecteur, et l'on saura en quoi consiste le travail quotidien d'un météorologue comme Christophe, même si bien sûr les spécialistes ne sont pas souvent confrontés à des événements de l'ampleur de ceux décrits ici. En effet, au fur et à mesure de l'histoire, la thématique évoluera logiquement vers des préoccupations environnementalistes bien dans l'air du temps, et qui parleront donc aux lecteurs. L'aspect didactique est parfaitement maîtrisé par Xavier Müller, qui n'assène pas de longs cours scientifiques, mais préfère saupoudrer les connaissances à petites doses, en donnant des informations complémentaires (pour ceux qui voudraient aller plus loin) en fin d'ouvrage. Cela ne nuit donc en rien au rythme du récit, car il s'agit avant tout d'aventures rondement menées, aux révélations et coups de théâtre dosés pour entretenir le suspense et l'intérêt du lectorat, et d'un récit d'apprentissage au cours duquel la jeune Johanne va comprendre beaucoup de choses sur sa propre existence et sur son entourage. Son mal-être initial - — lié au statut de « monstre » qu'elle s'est auto-attribué — — va peu à peu céder la place à une vraie estime pour elle-même, à mesure qu'elle va comprendre qu'elle peut se rendre utile, y compris pour des adultes, même si elle devra passer par certaines étapes très douloureuses émotionnellement parlant. En outre joliment illustrés par Emmanuel Picq, ces romans sauront donc sans aucun doute plaire au public auquel ils sont destinés, à savoir les pré-adolescents.