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Album
Nature humaine
Série : Sillage    Album précédent tome 8  Album suivant

Scénario : Jean-David MORVAN
Dessins : Philippe BUCHET
Couleurs : Philippe BUCHET

Delcourt , coll. Neopolis, septembre 2005
 
Cartonné
48  pages  Couleurs
 
Quatrième de couverture
     Croiseurs d'intervention, astronefs amiraux, frégates de guerre, navettes de maintenance, vaisseaux pirates. Ils sont des milliers à constituer un formidable convoi spatial lancé à la recherche de nouvelles planètes habitables. Dans ce convoi nommé SILLAGE se côtoient toutes sortes de peuples d'origines et de croyances multiples. Mais une race y demeure inconnue : les êtres humains.

     Depuis la disparition de Mackel-Loos, Nävis s'est refermée en elle-même. Plus aucune émotion ne semble émaner d'elle, ce qui inquiète ses amis. Un seul objectif semble la motiver : se lancer sur la piste des êtres humains que Snivel a peut-être localisés aux confins d'un trou noir, dans une zone aussi éloignée que dangereuse. Mais un voyage périlleux à la destination incertaine n'a jamais découragé Nävis. D'autant que cette fois, elle va peut-être enfin découvrir le véritable visage de la nature humaine.

 
Critiques
     Depuis 1998, début des pérégrinations de la caravane spatiale constituée de vaisseaux des formes de vie extraterrestres, Sillage s'étoffe. Les huit tomes de la série principale se complètent par Les Chroniques de Sillage, deux albums de courts récits et, pour l'instant, de deux volets relatant la vie de la petite fille, avant Sillage. Nävis, seule humaine dans la caravane, recherche des traces de ses semblables. Elle a entendu parler, par le Cyber-Médecin de la Prisonef, d'une possible colonie. Or celle-ci est dans une zone strictement interdite.

     Mais, pour l'heure, la jeune femme met en terre les restes de Machel-Loos, son père adoptif, dont l'incontestable réussite est d'avoir permis l'intégration de Nävis dans la culture sillage. Après la cérémonie, alors que chacun évoque le disparu, (évocation joliment illustrée) notre héroïne reçoit une mise en garde du Magister quant à son projet de retrouver la colonie humaine. Cependant, elle brave l'interdit, aidée par ses amis Snivel le robot et Bobo le géant. Elle retrouve un groupe qu'elle observe, dans un premier temps, n'osant les aborder. Mais la nature humaine est ainsi faite que...

     Nature humaine est un album de transition, de rupture par rapport aux tomes précédents. En effet, J.-D. Morvan opte pour une découverte plus psychologique de son héroïne, voire plus sentimentale. L'action, qui a prévalue tout au long des albums précédents, est un peu éclipsée, bien qu'elle reste présente ...rassurez-vous ! Le scénariste joue avec les sentiments de son personnage, lui faisant traverser, de longs moments de chagrin, de déprime, de doute.
     Une nouvelle étape, dans l'évolution vers l'âge adulte de Nävis, sera franchie avec la vie partagée du groupe des humains. Pour celui-ci, Morvan s'inspire largement de la vie des communautés des années 60, avec une connotation légèrement sectaire où les drogues apportent un sentiment de totale liberté. L'auteur passe de nombreux messages quant à l'apparente facilité de cette vie de groupe, sur l'usage des dérivatifs de toutes natures, et sur les explosions de violence où la nature humaine reprend le dessus et fait disparaître le vernis fragile d'une vie en société.

     Les auteurs se livrent à un travail conséquent d'observation des attitudes et modes de vie de la jeunesse, car Nävis est la réelle incarnation de la jeune femme moderne, tant dans ses tenues vestimentaires, ses coiffures, ses excès de sentiments que dans ses retenues et sa pudeur.

     Philippe Buchet est toujours excellent dans le traitement de son héroïne. Il joue, avec elle, les Pygmalion, lui donnant un look très tendance, la mettant parfaitement en scène et jouant parfois avec des angles de vue faisant naître un érotisme qui reste bon enfant.

     Avec Sillage, Morvan et Buchet réussissent une série de space opera matinée de fantasy très attrayante qui mobilise tant les lecteurs ado que les plus adultes. Le niveau de lecture n'est pas le même, mais chacun y trouve son compte.

Serge Perraud          
nooSFere          
20/11/2005          


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