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La Lune n'est pas pour nous

Johan HELIOT

Cycle : La Lune seule le sait  vol. 2 



GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio SF précédent dans la collection n° 270 suivant dans la collection
Date de parution : 15 mars 2007
Dépôt légal : mars 2007, Achevé d'imprimer : 2 mars 2007
Réédition
Roman, 416 pages, catégorie / prix : F9
ISBN : 978-2-07-033633-3
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction

Autres éditions
   MNÉMOS, 2004
   in La Trilogie de la Lune, 2011
   in La Trilogie de la Lune, 2019

Quatrième de couverture
     Si la colonie libertaire de la Lune prospère grâce à la technologie extraterrestre développée par les Ishkiss, sur Terre rien ne va plus...
     La France est sous la coupe des ligues fascistes et l'Allemagne nazie se prépare à lancer la plus fantastique offensive de toute l'histoire. A Paris, Léo Malet, jeune cambrioleur anarchiste, fait une drôle de découverte en perçant le coffre d'un certain vieux maréchal. Ce sera le début d'un incroyable périple, qui conduira Léo, épaulé par Albert Londres, des bas-fonds de Paris aux hauts plateaux du Tibet, en passant par la forteresse du Haut-Kœnigsbourg, le désert mexicain et Germania. Hommage à la fois au roman noir et aux chefs-d'œuvre du cinéma, tels La Grande Illusion ou Metropolis, cette plongée dans le chaos des années sombres, où l'humour se teinte lui aussi de noir, convoque dans le même temps les mânes de Georges Simenon et de Philip K. Dick, composant un récit où enquête, parano et supertechnologie au service de la dictature se combinent pour ne jamais laisser faiblir la tension.
 
     Né en 1970, Johan Heliot est l'auteur de huit romans, d'un recueil de nouvelles fantastiques, Obsidio, paru dans la collection Lunes d'encre aux Editions Denoël et d'une demi-douzaine de romans pour la jeunesse, seul ou en collaboration. Avec Thomas Day, Ugo Bellagamba ou Xavier Mauméjean, il est considéré comme l'un des nouveaux chefs de file de l'imaginaire francophone.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition MNÉMOS, Icares (2004)

     Nous sommes en 1933, cinquante ans après les événements relatés dans La Lune seule le sait. L'humanité se divise désormais en deux camps. Sur la Lune vivent les « Sélénites ». Grâce à la technologie des Ishkiss, une race extraterrestre venue du fin fond de l'univers, cette nation libertaire terraforme notre satellite afin d'en faire un endroit fertile où il fait bon vivre.

     Sur Terre, c'est l'enfer. Hitler est sorti vainqueur de la Guerre Totale et a imposé à l'Europe des conditions de reddition draconiennes. En France, le Führer a pillé le patrimoine historique et culturel, transférant les monuments principaux vers Germania, la capitale du Reich. Des bidonvilles se sont érigés sur les bords de la Seine, haut lieu de la misère et de la criminalité. Les ligues fascistes se sont emparées du pouvoir et font régner la terreur.

     Dans ce contexte difficile, la Lune, paradis inaccessible, déchaîne l'envie et la haine. Des frustrations soigneusement entretenues par une propagande allemande anti-Sélénite très active. Car la mégalomanie d'Hitler ne supporte pas l'affront politique que représente la nation libertaire. Contre cet ennemi, la Solution Finale s'impose.

     L'alliance symbiotique Humains/Ishkiss, pourtant pacifiste dans l'âme, va devoir se battre durement pour sauver le paradis lunaire.

     Quatre ans après la parution de La Lune seule le sait, Johan Héliot et les éditions Mnémos sont fiers de vous présenter... la suite ! Quatre ans, et autant (voire un peu plus) de livres publiés pour Héliot, et une qualité assez inégale.

     On retrouve cependant ici, et avec le même bonheur, les ingrédients qui ont fait le succès du premier opus. Une pléthore de personnages connus, tels Léo Malet, Léon Blum, Jean Gabin ou encore Albert Einstein. Une histoire bien ficelée dans laquelle Héliot interprète de façon magistrale les faits historiques. Des clins d'œil culturels amusants, des extraterrestres idéalisés et sympathiques. Avec La Lune n'est pas pour nous, Héliot nous convie à un véritable festival d'érudition et d'inventivité qui réjouira les amateurs de steampunk.

     Certes, le rythme du récit est assez inégal et souffre vers le milieu d'une certaine baisse de régime. La tension dramatique n'est pas ébouriffante, et on ne s'inquiète jamais vraiment pour les personnages, ce qui est très certainement dû à la présence constante des extraterrestres, tellement puissants par rapport aux humains que le lecteur sait d'avance qu'il ne peut rien arriver de bien méchant aux héros. Du coup, les protagonistes manquent parfois de corps. L'absence d'enjeux personnels, noyés dans la préoccupation collective, rend les personnages un peu frustres et affadit l'histoire, qui n'en demeure pas moins agréablement lisible.

     Et ce n'est pas le plus important. Car je ne peux m'empêcher de comparer ce récit à « Obsidio ». L'engagement politique et humanitaire d'Héliot est toujours présent, mais il a su mettre de l'eau dans son écriture et nuancer son propos de façon étonnante. Là où, auparavant, notre auteur n'était que colère maladroite et petit poing vengeur haut levé digne d'un adolescent en pleine révolte, nous voyons désormais un écrivain plus posé qui tempère son propos par une couche d'humour — parfois de cynisme — , une sorte de distanciation qui donne bien plus de poids à sa démonstration. Une tempérance qui n'entrave en rien sa fougue, mais lui apporte plutôt une touche de maturité qui porte bien plus que la tempête coléreuse, désordonnée et agaçante d' « Obsidio ».

     Au final, un deuxième tome digne du premier, qui représente une étape importante dans le parcours d'Héliot et qu'il faut lire si vous suivez l'évolution de cet auteur. Pour les autres, La Lune n'est pas pour nous reste un récit plus que plaisant, du bon steampunk à la française digne de figurer sur la liste de vos prochains achats.

Sandrine GRENIER
Première parution : 1/7/2004
dans Bifrost 35
Mise en ligne le : 3/8/2005


Edition MNÉMOS, Icares (2004)

     Années 1930 : l'Allemagne a battu la France, ce qui n'a pas empêché Hitler de prendre le pouvoir et Leni Riefenstahl de régner sur la télévision, encore que tout cela choque quelque vieux gentilhomme (authentique dans ce monde-là) comme Erich von Stroheim. De notre côté des Vosges, Céline deale au bidonville du Louvre, Léo Mallet, personnage principal, s'est fait perceur de coffres-forts, tandis que journalistes et politiciens d'extrême-droite gouvernent pour le pire — et envoient outre-Rhin l'électricité dont le Reich se goinfre, plus des acteurs en tournée, en sus des monuments parisiens partis orner Germania, capitale sous cloche. La hargne raciste s'est focalisée contre les Sélénites, qu'ils soient humains ou Ishkiss : là, nul n'aura d'excuses pour ne pas suivre, parce que l'essentiel se lit indépendamment de La Lune seule le sait, d'ailleurs désormais disponible en poche chez Folio. Et l'auteur nous offre en prime Albert Londres levant un étonnant lièvre, des pièges à loups extraterrestres, du mort ressuscité, de la microtechnologie à vous changer un homme, l'inspecteur Jaume prouvant que le temps a lui aussi ce genre d'effet, la lune et des symbiotes, Blum et Trotsky, le dirigeable Hindenburg, le Haut-Koenigsbourg, un cabaret berlinois, le docteur Mengele et tout le gang des maîtres du IIIe Reich, plus Cocteau, Carette ou Gabin, Le Tibet, Oberth et von Braun, des duels aériens (biplans de 14 et soucoupe volante) ou encore, au détour d'une phrase, ce couillon d'Eliot (Ness !), Staline etc. Plus quelques broutilles. Autant dire qu'on ne s'ennuie pas un instant, entre action et clins d'œil. En prime, l'idéologie affichée renvoie à Jules Lafargue, naguère chanté par Georges Moustaki : « ce maître en sagesse / qui ne revendiquait que le droit à la paresse » : voilà un autre solide motif de satisfaction. Sauf, bien entendu, si icelle paresse empêchait de faire l'effort d'acquérir ce roman et de le lire... parce que cela relève de l'urgence.

Éric VIAL (lui écrire)
Première parution : 1/6/2004
dans Galaxies 33
Mise en ligne le : 22/12/2008

Prix obtenus
Bob Morane, Roman français, 2005


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