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Les Soleils verts

Henry WARD



JEHEBER
Dépôt légal : 4ème trimestre 1956
Première édition
Roman, 296 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

LES SOLEILS VERTS

roman
     C'est mieux qu'un roman d'anticipation parce que c'est vrai. Les soleils verts nous révèlent d'une façon hallucinante que le destin de la planète, notre destin à tous, est en jeu. C'est en pensant à Albert Einstein, qu'il révère, qu'Henry Ward s'est décidé à révéler au grand public la vérité sur les champs de force subnucléaires. Mais cette vérité atomique est trop complexe pour être expliquée en équation : il fallait la transposer à l'échelle humaine en l'enrobant de l'attrait romanesque.
     Personne n'a jamais su jusqu'à ce jour ce qui s'était exactement passé à Atomgrad Il et à Atomic Stock Authority n° 1. Personne n'a jamais entendu parler de l'élément zéro-négatif. Personne n'a jamais compris pourquoi Burgess et Mac Lean avaient franchi le rideau de fer. Personne n'a jamais su si Pontecorvo était, ou non, un traître. Personne n'a jamais su si le SS-Obersturmbahnführer Skorzeny, qui avait enlevé Mussolini au Grand Sasso, en 1943, n'avait pas fait un séjour à Ceylan, au Mont Lavinia Palace, en s'inscrivant sur les registres de l'hôtel sous le nom d'Erich Krossler. Personne n'a jamais su qu'un président du Conseil français avait transmis au B-Doc l'inconcevable lettre d'un savant atomique français parmi les plus respectés. Personne n'a jamais su que Miss Rosemary Rosedale, plus connue à Las Vegas sous le nom de Barbara Rody, a risqué plusieurs fois sa vie à cause des soleils verts. Personne enfin n'a jamais su que la puissance atomique du monde libre a été neutralisée pendant près de quatre mois ni que les hommes d'État et les savants, qui tiennent entre leurs mains le destin de la planète, ont passé des nuits blanches et prié le Seigneur que cela ne soit pas vrai.
     C'est parce qu'ils ont formellement autorisé Henry Ward à dire ce qu'il sait sur ce qu'on a appelé le secret d'Etat le mieux gardé du monde que Les soleils verts sont enfin publiés en France en première exclusivité mondiale.


HENRY WARD

Il a été mêlé depuis quinze ans à presque toutes les grandes affaires internationales. Né en 1913, il se passionne, dès 1935, pour la science atomique. Ses études sont entrecoupées de voyages à travers le monde. Deux séjours, l'un en Chine, l'autre aux Indes, où il se lie avec le mahatma Gandhi, le marquent plus particulièrement.
Fixé aux États-Unis, à l'Université de Columbia, il quitte celle-ci pour devenir un des rouages essentiels de la « Section de la Guerre scientifique tactique ». Les hostilités terminées, il retourne à la recherche pure. L'affaire des soleils verts lui est confiée. Il passe cinq mois à l'étudier. Ses conclusions sont d'abord accueillies avec scepticisme. Mais les événements les plus récents lui donnent raison. Il vit actuellement six mois par an à New-York, et six mois à Saint-Paul-de-Vence, où, tout en continuant à méditer sur la plus incroyable aventure scientifique de tous les temps, il prépare un deuxième ouvrage qui sera également un roman passionnant sur les espaces interplanétaires.
Critiques

[Critiques des livres suivants :

- Les exploits du professeur Challenger de Sir Athur Conan Doyle - Ed. Robert Laffont

- Niourk de Stefan Wul - Fleuve Noir Anticipation n° 83

- Les soleils verts de Henry Ward - Ed. Jeheber

- Je reviens de... de Kemmel - Fleuve Noir Anticipation n° 84

- Le Guide de l'avenir de Léopold Massiera - Ed. Ferenczi]

 

    Mois faste pour les amateurs d'A.S., bien que rien n'ait paru sous le signe de deux des principales collections spécialisées, « Présence du Futur » et « Le Rayon Fantastique ».

    Sous le titre global « Les exploits du professeur Challenger », les Ed. Robert Laffont publient, en un monumental volume de 715 pages, l'intégrale de 1'œuvre de SF (qui ne s'appelait pas encore ainsi à l'époque) de sir Arthur Conan Doyle. Dans des traductions nouvelles signées respectivement Gilles Vauthier, André Algarron (directeur de la collection), Robert Latour, Bernard Tourville et Alexis Rey, et préfacé par John Dickson Carr, cet « omnibus » nous propose les deux romans « Le monde perdu » et « Au pays des brumes », la longue nouvelle « La ceinture empoisonnée » et les deux contes « La machine à désintégrer » et « Quand la terre hurla ». Ces cinq œuvres ne sont pas toutes de l'A.S. certaines appartiennent davantage au genre aventures, mais il faut se féliciter de leur réédition, car les aficionados ne les trouvaient que difficilement d'occasion. Il y a bien un quart de siècle que je ne les avais relues et c'est avec plaisir que je les ai retrouvées, un peu vieillies quant au style, mais toujours empreintes de cet humour si typiquement anglais (« La machine à désintégrer »), de riche imagination (« Le monde perdu »), de grandeur (« Quand la terre hurla »), de spiritualisme (« Au pays des brumes ») ou de fantaisie (« La ceinture empoisonnée »). Les lecteurs de la jeune génération trouveront peut-être crispant le personnage du professeur Challenger, mais il ne faut pas qu'ils perdent de vue le caractère classique, précurseur, de ces œuvres.

    Avec « Niourk », sa deuxième œuvre (au Fleuve Noir), Stefan Wul nous donne un des meilleurs échantillons d'A.S. qu'il m'ait été donné de lire, supérieur à Retour à « 0 » qui lui valut le Grand Prix de Science-Fiction 1956. À la suite d'un cataclysme sans précédent, les océans de la Terre se sont asséchés, ne laissant subsister que quelques mares de grand fond où vit une faune de poulpes devenus intelligents après avoir absorbé les millions de tonnes de déchets radioactifs déversés là par l'humanité du temps de sa splendeur. Sur les anciens continents, mais bien au-dessous du niveau actuel de la mer, végètent des tribus retournées à l'état préhistorique. C'est l'existence de l'une d'elles que nous allons suivre, en compagnie d'un « enfant noir », dans lequel les néo-sauvages voient un mauvais génie. Mais le gosse, ayant découvert un vieux fusil atomique, devient chef de la tribu et entreprend avec ses compagnons et un ours un long voyage jusqu'à Niourk, la grande métropole abandonnée où, en l'espace de quelques heures à peine, et après de passionnantes péripéties, il deviendra un génie comme on n'en avait jamais vu, génie qui changera l'histoire de l'univers. J'ai rarement lu œuvre aussi attachante, aussi intelligemment conçue et écrite, aussi fine, aussi poétique. Lisez-la, et je suis persuadé que vous serez de mon avis. Espérons que Wul ne s'endormira pas sur ses lauriers et qu'il continuera de nous donner régulièrement deux ou trois romans de cette qualité par an.

    Autre œuvre que je vous recommande chaleureusement : « Les soleils verts » de Henry Ward (auteur de langue française malgré son nom à consonance anglo-saxonne), aux Ed. Jeheber. La résumer me paraît difficile, sinon impossible. Réalité et romanesque s'y mêlent, des personnages vivants y côtoient d'autres, nés dans l'imagination de l'auteur. Et c'est écrit avec une conviction et une force telles qu'on se demande parfois s'il n'y a pas là-dedans beaucoup de vrai. Quant aux « soleils verts », ce sont de mystérieux rayons qui, pendant quatre mois, paralysent les centres atomiques américains et soviétiques, alors qu'un monde sub-nucléaire « traverse » le nôtre. Certes, l'auteur a fait également intervenir des éléments « sensationnels » qui paraissent un peu inutiles dans un ouvrage de ce genre, et qui font que certains chapitres font penser à un thriller d'espionnage. Mais cette légère réserve ne doit pas vous empêcher de lire et d'apprécier « Les soleils verts », œuvre prophétique qui occupera une place à part dans la littérature d'anticipation française.

    « Je reviens de», de Kemmel (Fleuve Noir), est dédié à « Jean Bommart, mon alter ego », ce qui me semblerait indiquer que l'auteur et mon excellent ami Bommart ne font qu'un. On retrouve d'ailleurs dans le style de l'œuvre, récit des aventures d'un groupe d'humains capturés par des Martiens, la finesse et l'humour si particuliers du père spirituel du « Poisson Chinois ». Le séjour sur Mars de ces « prisonniers » se révèle fort instructif, moins cependant que le voyage qu'ils effectuent sur Vénus, copie exacte de notre vieille bonne Terre, mais laissée en un ô combien triste état après une « petite » guerre atomique. Autant qu'un roman d'évasion, « Je reviens de» est un avertissement à ceux qui, disposant d'une puissance qui les domine, risquent de précipiter le monde vers sa perte finale. Un ouvrage, aussi, qui se lit facilement, parce que clairement écrit, bien dialogué (un seul personnage m'a paru quelque peu irritant, le « titi »-mécanicien), vivant au possible.

    Mentionnons enfin, avant de terminer, une courte nouvelle de Léopold Massiera, « Le guide de l'avenir », éditée dans « Mon Roman d'Aventures », la petite collection-brochure que publient les Ed. Ferenczi, histoire de deux jeunes gens des temps futurs qui effectuent un voyage « en arrière » pour relever l'humanité réduite en esclavage à la suite d'une guerre atomique.

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/3/1957 dans Fiction 40
Mise en ligne le : 12/9/2025

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