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Don : tendu, nerveux, violent, téméraire. Il recherche le risque, l'action, le danger. Un transgresseur, un esprit calculateur, imprévisible.
Chuby : gros, timide, lâche, lent, toujours au second plan, dépendant de Don.
Le lieu : les Etats-Unis.
L'époque : des années 70 aux années 80…
Complexité, mystère de l'amitié. Combien de forms peut-elle adopter ? Comment fait l'amitié pour surmonter les épreuves de la vie ? | |
Le titre de cette nouvelle série fait penser à l'existence de jeux temporels complexes, notamment par analogie au roman homonyme de Ken Grimwood, basé sur le principe du "jour sans fin". Méprise : il ne s'agit ici que de simples flash-back, souvenirs récurrents d'un homme qui semble perdu et qui ressasse ses années d'enfance et d'adolescence.
Dans cette première partie, le scénario de Zentner n'est pas particulièrement original, et il déçoit plutôt par comparaison à d'autres albums, comme par exemple l'excellent Tabou.
Nous faisons connaissance avec deux personnages que leurs physiques et leurs caractères opposent et qui pourtant ne peuvent se séparer. Avec l'âge, leurs bêtises anodines deviennent crimes, et la tension aboutit alors à la rupture des amis…
L'intrigue est classique et ne cherche pas particulièrement à se démarquer des schémas habituels. On ne voit pas bien où cherche à nous entraîner Zentner, mais la profondeur de certains de ses scénarios antérieurs nous fait penser que le second album peut nous réserver des surprises.
Si l'intrigue est conventionnelle, l'ambiance de l'album est en revanche très réussie, grâce à l'excellent travail de David Sala. L'utilisation des éclairages est remarquablement fine, en particulier dans les planches les plus obscures, suggérant la nostalgie et l'ennui d'une petite ville américaine où rien ne se passe, et où le désoeuvrement engendre fantasmes et perversions. Les couleurs baignent l'album d'une aura fantastique et accompagnent la dérive des personnages en devenant de plus en plus sombres au fil des pages, puis sanguines juste avant la rupture finale.
Le graphisme magnifie ainsi cette classique histoire d'amitié et d'apprentissage, sombre et tendue.
Pascal Patoz nooSFere
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