|
Lorsque Quentin fait des rêves peuplés de créatures étranges, on peut penser que son imagination lui joue des tours. Mais quand il tombe par hasard sur un vieux manuscrit décrivant ces mêmes créatures, il y a de quoi se poser des questions…
Lorsque quatre joueurs de renommée internationale se retrouvent sur une île pour une partie aux enjeux commerciaux monstrueux, on est en droit à s'attendre à passer un moment inoubliable. Mais quand les choses dérapent et tournent au cauchemar, on peut se demander si tout ça est véritablement un jeu… | |
Le Maître de jeu se situe dans le même univers que Le Chant des Stryges mais constitue une série indépendante. Une troisième série, nommée Le Clan des Chimères et dessinée par Michel Suro, viendra compléter cet ensemble.
Le « jeu » dont il est question est bien évidemment un jeu de rôle, qui doit être testé en grandeur nature dans une île inhabité, parmi les ruines d'un village abandonné. Un village où, en 1869, un drame a déjà eu lieu…
Corbeyran a choisi ici une narration très classique pour cette histoire fantastique contemporaine dont l'origine se perd dans le passé. Il met en scène quatre rôlistes aux caractères différents mais tous tourmentés, ainsi qu'un jeune garçon paralytique et renfermé, dont les seuls amis sont son ordinateur et les copains du Net. En seulement quelques pages, Corbeyran campe ces personnages avec une telle précision qu'ils nous paraissent immédiatement familiers.
Le dessin de Grégory Charlet est tout simplement parfait, tant pour son trait très sûr que pour le dynamisme du cadrage. La grande diversité des éclairages, des ambiances, des décors et des découpages offre une variété permettant d'apprécier l'étendue du talent de cet auteur. Une vieille demeure délabrée ou un building hypermoderne, un bateau perdu au milieu d'une tempête ou la délicatesse d'un aquarium, l'intimité d'un petit-déjeuner matinal ou l'effroyable vision d'un corps crucifié, un extrait de manga ou un jeu d'échecs virtuel : Charlet traite admirablement chacune de ces scènes, qu'il enchaîne sans rupture de ton.
Même en l'absence d'un récit fondamentalement original, Testament est donc un excellent album fantastique, bénéficiant d'une grande fluidité narrative, de personnages attachants et d'un graphisme parfaitement maîtrisé.
Pascal Patoz nooSFere 15/04/2000
| |
|
.
|