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| « La catastrophe du train, oui. Eh bien, mes parents y étaient ! Morts tous les deux ! Donc je garde le noir. Ma voisine dit que c'est arrivé justement parce que je continuais à porter le deuil. Cela ne se peut pas, qu'une chose aussi terrible se produise à cause de moi, n'est-ce pas ? » | |
Le personnage de Nevada est morose, au bord de la déprime... Il faut dire qu'il n'a pas de chance : les éditeurs voient en lui un écrivain prometteur mais refusent de le publier ; son patron le juge trop intellectuel pour faire un bon publiciste et le vire ; sa petite amie l'estime trop instable et préfère tourner la page…
Les tracasseries semblent le poursuivre, voire même s'acharner sur lui. Des choses à peine significatives : une boite aux lettres qui déborde curieusement de prospectus, son marchand de journaux habituel qui se voit remplacé par un rustre, un toqué qui se prend pour Fox Mulder et l'abandonne dans une banlieue paumée, son manuscrit qui est égaré et remplacé par un autre… Décidément, il y a des jours où rien ne va !
Il ne se passe pourtant pas grand chose dans ce premier album, pas d'événement marquant en tout cas. Les petites bizarreries auxquelles se heurte Nevada sont si subtiles qu'on ne peut même pas parler de fantastique quotidien. On assiste juste à la mise en place d'une ambiance intrigante, avec une galerie de personnages légèrement inquiétants.
En bon dépressif, le héros est loin d'être un aventurier. Il ne réagit guère et se laisse plus aller à l'abattement qu'à la colère, se terrant chez lui et refusant même de répondre au téléphone.
Où souhaite nous emmener Andreas ? Mystère… Le rythme est lent, le scénariste ayant manifestement voulu prendre le temps de développer une atmosphère, à l'opposé des thrillers survitaminés si fréquents.
La première planche nous apprend cependant qu'un OVNI s'est écrasé sur une base militaire, mais quel est le rapport avec l'histoire qui suit ? Nevada semble l'objet d'une discrète surveillance, mais quelle en est la raison ? Nous sommes condamné à attendre la suite pour en savoir plus.
Le dessin réaliste de Durieux est très classique, sans relief particulier, mais il cadre bien avec le climat assez sombre du récit.
En bref, ce premier album est agréable, mais il ne pourra être jugé à sa juste valeur que lorsque nous verrons davantage où les auteurs veulent en venir. Faisons toutefois confiance à Andreas pour avoir imaginé une intrigue solide.
Pascal Patoz
nooSFere
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