Le mystère s'épaissit. Le premier album était intrigant à force de petits faits étranges qui s'accumulaient autour de l'écrivain Ross Nevada. On soupçonnait même le rôle possible d'un OVNI montré seulement dans la première planche. Dans ce deuxième tome, plus rien de fantastique. Arrivé chez le milliardaire dont il doit écrire la biographie, Ross explore les lieux, sophistiqués et glacés, et il est confronté à des personnages inquiétants. Il se fait séduire et manipuler par la jeune femme du milliardaire, qui cherche à se venger de son père, un révérend intransigeant qui cache sans doute d'inavouables secrets. L'histoire est sombre, étouffante, le rythme aussi lent que dans le premier album, sans que cela soit synonyme d'ennui, au contraire. Si l'ambiance est pesante – de façon très différente de celle du précédent tome – , le suspense est implacable. Qui tire les ficelles ? Les ficelles de quoi, au juste ? Où Andreas veut-il décidément en venir ?
Le graphisme de Durieux demeure réaliste, mais il est ici plus épuré, plus aéré, parfaitement cadré. Des cases spacieuses et de nombreuses planches sans la moindre bulle apportent comme une respiration au récit. La substance de l'intrigue passe beaucoup dans le non-dit, valorisant ainsi le travail du dessinateur.
Cette série est conçue comme une trilogie. Tout devrait donc s'éclaircir dans le prochain album... Avec Andreas, on peut s'attendre à ce que cela soit passionnant.
Pascal Patoz nooSFere 17/06/2001
|