|
La rébellion n'est pas morte ! Malgré les trahisons et les défaites, E. J. Trelawnay, porté par l'amour de Zéla, veut toujours croire en la liberté. La découverte d'un trésor ravivera la flamme de la révolte jusqu'à l'ultime combat, jusqu'au dernier souffle… | |
Dans ce troisième album, qui conclut (provisoirement ?) la série, le récit demeure d'un grand classicisme - s'inspirant toujours, quoique très librement, des mémoires d'un authentique corsaire. Mais il atteint ici une intensité dramatique particulièrement prenante : le récit d'aventures devient une tragédie, une histoire d'amour et d'amitié, de haine et de trahison, avec des héros moins stéréotypés, plus humains, plus fragiles et plus authentiques, ainsi que de nombreux personnages secondaires sympathiques et bien campés.
Loin de la happy end habituelle, le dénouement est magnifiquement sobre et désespéré, avec un épilogue dont l'ambiance frôle le fantastique.
Le graphisme d'Herenguel s'affine d'album en album. Son élégance et sa délicatesse sont ici en parfaite adéquation avec l'ambiance mélancolique d'un pseudo-passé revisité et le charme estampillé "empire britannique" de cet univers imaginaire, qui font de cette série l'un des rares exemples de steampunk en bande dessinée.
En outre, il dessine ses personnages avec davantage de présence et de caractère, et avec une expressivité qui augmente l'impression de force. Les créatures fantastiques sont en particulier très crédibles et parfaitement intégrées à ces aventures "maritimes" où les dirigeables ont remplacé les bateaux.
Enfin, Herenguel s'est chargé lui même de la colorisation, avec un réel progrès par rapport au premier album. Les couleurs sont profondes, chaudes et subtiles, augmentant le charme et l'impression de nostalgie.
Il en résulte un très bel album, aux thèmes universels, mais au ton original et à l'atmosphère envoûtante.
Pascal Patoz nooSFere
| |
|
.
|