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Ikigami : Préavis de Mort - Tome 5
Série : Ikigami : Préavis de Mort    Album précédent tome 5  Album suivant

Scénario : Motorô MASE
Dessins : Motorô MASE
Traduction : Josselin MONEYRON

Kazé Mangas , coll. Seinen, janvier 2010
 
Broché avec jaquette
Format 182 x 127
208  pages  N&B
ISBN 9-782849-65-724-9
 
Quatrième de couverture
     La jeunesse porte en elle une énergie débordante, qui permet d'accomplir de grandes choses, et même de se soulever contre un statu quo inacceptable. Mais c'est aussi une période à laquelle on a plus que jamais besoin de l'approbation du groupe, et c'est dans ce terreau que se développe le fascisme.
 
     Entre un graffeur poussé par le désespoir à dénoncer la loi et une classe de lycéens où sévit la délation et l'intégrisme, Fujimoto a de plus en plus de mal à garder ses opinions secrètes.
 
     Que feriez-vous de vos dernières 24 heures ?
 
     UN THRILLER D'ANTICIPATION SOCIALE TERRIFIANT DE RÉALISME.
 
Critiques
     Désormais auréolé de plusieurs récompenses, Ikigami continue sur sa lancée avec ce cinquième tome et ses deux victimes traditionnelles. Le premier sketch nous présente un « graffeur », auteur de superbes graffitis composés la nuit qu'il doit effacer le jour en tant que peintre employé par l'entreprise de nettoyage familiale. Sa vie est donc une immense source de frustration, car ses rêves artistiques sont opposés aux besoins familiaux, tout en les servant. La découverte de sa mort prochaine via l'Ikigami va le pousser à s'accomplir en privilégiant l'individualisme dans une société où tout est sacrifié au nom de l'intérêt collectif.
     Avec le second sketch, l'auteur prend son lecteur à contre-pied en le confrontant à une victime qui, une fois n'est pas coutume, souhaite recevoir le préavis de mort ! Fils d'un « patriote » élevé dans le culte du sacrifice au service du bien collectif, le jeune homme désire en effet accéder au statut de martyr mort pour une cause supérieure. Mais son intransigeance et son fanatisme vont lui faire découvrir toute l'absurdité et les paradoxes d'un système qu'il idolâtre.
 
     On pouvait craindre qu'à terme, Ikigami se limite à une suite de sketches et à une surenchère de scènes-chocs, mais Motorô démontre un talent rare en échappant à tous les pièges tendus devant lui. Ainsi, pour éviter d'installer une certaine routine, l'auteur a l'intelligence de développer le « background » de son histoire en nous en apprenant un peu plus sur la nature fasciste de la société où évoluent ses acteurs, et en créant un cadre cohérent qu'il s'évertue à tisser progressivement comme une toile d'araignée autour de ses personnages. Il en profite également pour développer les doutes du livreur d'Ikigamis, véritable messager de la mort appelé à informer les victimes de leur sort, mais aussi en insistant sur la présence d'agents au service du pouvoir infiltrés dans la société. Big Brother is watching them, personne n'est à l'abri, l'étau se resserre, et le sentiment d'oppression et de paranoïa développé par le manga s'en trouve accentué.
 
     Œuvre-phare de la scène manga après seulement cinq tomes (et dès le premier, d'ailleurs), Ikigami s'impose comme une critique définitive de la société nippone où, bien souvent, les aspirations et les espoirs de la jeunesse doivent s'effacer devant les obligations imposées par l'État et la famille.

Florent M.          
05/02/2010          


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