L'empire Esodis, à l'autre bout du Vortex lumière, s'est constitué avec les Exilés et le peuple Yrgän sous la férule de mère Ethya. Pour combattre la menace qu'il représente, les Initiés ont ouvert Terra Nova, un portail stellaire permettant l'accès à Aeg'Hoon.
Ce sont les membres du Clan de la Salamandre qui forment l'avant-garde. Mais, elles tombent dans un piège. La belle unité humaine se disloque face à l'inévitable invasion. Les présidents d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud signent un armistice. L'Europe et l'Asie les considèrent comme des traîtres. Les Initiés, eux-mêmes, sont divisés. La Terre est en passe de devenir une colonie d'Aeg'Hoon. Les Bannis profitent du chaos ambiant pour revenir en force et se venger des humains.
À Londres, Wayne Stuckett, membre du bureau des affaires paranormales de l'ONU arrive chez Howard. Jean le Rouge, à la tête de sa meute, se lance à la recherche d'Ezane Watkins, son unique amour, qui a renoncé à l'immortalité...
L'Humanité peut-elle vivre sans être en état de guerre ? N'est-ce pas la seule possibilité que l'humanité n'a, pour l'instant, pas testée ? Peut-on imaginer une période, même courte, sans conflits, combats, batailles, disputes, discordes sur un lieu quelconque de la planète ? Envisager une telle situation ne relève-t-il pas de l'uchronie suprême ? Thomas Cheilan base son récit sur cette idée aussi utopique que possible. Cependant, lucide, il laisse une soupape pour l'évacuation des violences, des tensions par le biais des affrontements auxquels se livrent les Initiés, les sorciers et les créatures magiques dont le souvenir ne subsiste que dans des livres très anciens comme les vampires, doppelgängers, infernaux, garous...
Sur fond de sorcellerie, de pactes, Thomas Cheilan livre un grand récit fantastique faisant intervenir des créatures mythiques, des mages et leurs rituels. Il mène son histoire tambour battant avec une intrigue tendue, dense, presque touffue, aux multiples ramifications sur la nature humaine, sur la réalité du monde tangible. Il offre aussi des pages magnifiques sur la différence, sur la relativité de l'existence humaine, sur les rapports de pouvoir et l'importance des fables et mythologies.
Le dessin de Dimitri Armand qui relaie la tonicité du scénario, est superbe. Il donne à ses planches une profondeur, une dimension graphique d'une grande qualité. Il accompagne, par exemple, de façon fort réaliste le vieillissement d'Ezane Watkins, la si belle initiée du premier tome, et signe des décors majestueux.
Vortex lumière, clôt le diptyque Salamandre, une mini série de grande classe, comme on souhaiterait en rencontrer plus souvent.
Serge Perraud nooSFere 10/03/2010
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