Derrière une façade de fantasy relativement classique, avec son monde merveilleux dirigé par un roi-dieu à tête de lion, Genuine City se révèle assez déconcertant. Dans un premier temps, il semble difficile de comprendre où l'auteur souhaite en venir avec l'introduction de ce personnage, « Polak », créé pour aimer et servir son roi. Mais il s'amuse ensuite à divulguer par petites touches des indices sur la nature de ce monde, pour finalement nous faire comprendre son caractère virtuel (la révélation tarde d'ailleurs un peu, alors que le résumé de l'éditeur sur son site vend la mèche). Dès lors, impossible de ne pas penser à une référence vidéo-ludique dont l'aspect visuel haut en couleurs évoque celui de Genuine City, j'ai nommé World of Warcraft, mais aussi à une référence cinématographique où les acteurs n'ont pas conscience d'évoluer dans un monde virtuel : Matrix.
Le principal défaut de Genuine City consiste donc à évoluer sur un terrain connu et de plus en plus exploité (cf. Avatar), celui des mondes virtuels et de la « second life ». En outre, ce premier tome consiste surtout à exposer un univers et à poser les bases d'une intrigue que l'on devine bien plus vaste. Ceci étant dit, l'œuvre s'avère captivante et riche en éléments merveilleux, et dotée d'une réalisation graphique sublime, aussi bien au niveau du dessin que des couleurs. Ne vous y trompez pas : sa naïveté apparente cache sans doute un propos bien plus profond, qui mérite d'être développé dans les tomes suivants ; ne vous arrêtez donc pas aux premières pages si vous êtes allergique aux royaumes chatoyants de la fantasy.
Florent M. 22/01/2010
|