Abandonnés par leur mère, deux enfants sont envoyés dans un centre de réadaptation sur l'île de Hôzuki. Kokoro et sa petite sœur aveugle, Yume, découvrent que leur nouveau foyer compte seulement quatre élèves, pour autant de professeurs.

     Petit à petit, les langues se délient. Les histoires des autres pensionnaires font froid dans le dos : à les croire, meurtres, disparitions, visions fantomatiques et sombres machinations se succèdent sur cette île inquiétante... Pour survivre, les enfants n'ont qu'un seul mot d'ordre : ne se fier aux adultes sous aucun prétexte.

 

     Un petit bijou horrifique en 4 tomes... signé Square Enix.

     Avant toute chose : ne vous fiez pas à la couverture peu attrayante de L'Île de Hôzuki, et feuilletez-le avant de l'acheter, car l'illustration ne rend pas honneur à la qualité de ses dessins. Pour ce qui est du fond, il est ici question d'une sorte de pensionnat situé sur une île, où sont recueillis des enfants victimes d'une situation familiale difficile. C'est ainsi qu'un jeune orphelin et sa sœur aveugle débarquent sur l'île, où leur sont présentés les professeurs et les élèves de l'école. Mais très vite, le garçon va comprendre que les adultes cachent un secret inavouable...

     Le décor, le climat oppressant et sexué de L'Île de Hôzuki ne seront pas sans vous rappeler le film L'Échine du Diable ¹. L'auteur adopte en effet le point de vue des enfants pour les opposer au monde des adultes, forcément mystérieux et incompréhensible, voire angoissant. Sauf qu'ici, le risque est réel, et l'intrigue assez subtilement développée pour amener le lecteur à envisager toutes sortes d'hypothèses. Ainsi, le scénario joue habilement sur sa nature pseudo-fantastique en semant le doute à travers les questionnements d'un élève mythomane (dans ces conditions, comment apporter du crédit à ses affirmations délirantes ?).

 

     Bref. L'Île de Hôzuki est un manga intrigant et difficile à cerner, c'est le moins que l'on puisse dire. Impossible de savoir où l'auteur souhaite en venir, et on ne s'en plaindra pas : on peut dire qu'il a réussi son coup, on attend la suite avec impatience.