|
|
Deux ans après la terrible affaire de Jack l'Eventreur, une succession d'assassinats horribles plonge à nouveau Londres dans la terreur.
Des cadavres étrangement mutilés sont retrouvés aux quatre coins de la capitale. Les victimes, petites gens ou grands de ce monde, semble être choisis au hasard.
Au hasard ? Pour Sherlock Holmes, il n'en est rien. Un ordre mystérieux se cache derrière la série meurtrière.
Car au-dessus de ces crimes apparemment sans mobile, plane l'ombre maléfique de l'étoile sanglante.
Des brumes de Londres à la nuit de Stonehenge, entre magie noire et sortilèges, Sherlock Holmes, dans cette aventure inédite, affronte pour la première fois, le Diable en personne. | |
L'étoile sanglante est un album précédemment paru en 1997 aux éditions Lefrancq, dans la collection bdétectives parrainée par Le Masque, et qui s'intégrait à une série d'adaptations mettant en scène le fameux Sherlock Holmes. Alternant plusieurs dessinateurs, les neuf albums de cette série étaient scénarisés par A.P. Duchâteau, à l'exception d'un seul : L'étoile sanglante justement.
La réédition chez Soleil se justifie par la publication simultanée d'un album inédit des mêmes auteurs (La folie du colonel Warburton), qui en annonce probablement d'autres.
Comme pour toute adaptation, il est difficile de ne pas trouver l'original bien plus riche et intéressant que le pastiche. Toutefois, il faut reconnaître que les auteurs ont bien su saisir l'ambiance générale de l'œuvre de Conan Doyle et que les personnages sont assez fidèles à leurs modèles littéraires.
Si l'atmosphère est satisfaisante, en revanche l'intrigue est plutôt décevante. Des meurtres en série commis par une secte satanique, voilà qui sent le réchauffé et qui ne permet pas à Holmes de mettre en œuvre ses remarquables méthodes d'observations, d'analyse et de déduction.
Par ailleurs, le dessin est assez rigide et manque de maturité. Certes, cette rigidité peut être considéré comme un des facteurs constitutifs de l'Angleterre victorienne, mais un peu plus de dynamisme ne serait pas nuisible, au contraire.
La mode étant au steampunk, on s'attendrait à ce que les auteurs explorent cette voie, plutôt qu'un fantastique traditionnel condamné par la nécessaire rationnalisation qu'implique les méthodes de Holmes. En effet, si le surnaturel existait réellement, tout deviendrait possible et la déduction scientifique deviendrait illusoire...
Nous espérons donc que les auteurs n'hésiteront pas à faire planer un vent de folie en inventant des machines bizarres ou en faisant se rencontre Holmes et le Capitaine Nemo... Nous avons d'ailleurs ici un petit clin d'œil façon steampunk sous forme d'une confrontation entre Sherlock Holmes et Conan Doyle, amateur de spiritisme, mais nous aurions aimé que cette situation soit exploitée de façon plus brillante, comme dans L'affaire des figures géométriques dans les champs de blés de Vonda N. McIntyre, l'une des meilleure nouvelle de l'anthologie Sherlock Holmes en orbite (L'Atalante, 1999).
En bref, les passionnés de Sherlock Holmes ne pourront pas rater cette adaptation, mais les autres pourront attendre de voir si la série devient plus convaincante.
Pascal Patoz
nooSFere
| |
|
.
|
