Kevin Hawkins est de retour, toujours aussi pathétique et sympathique. Souvenez-vous de Kev, création de Garth Ennis ( Preacher) : roi des losers, Kev incarnait en quelque sorte l'idéal de l'auteur, à l'opposé des super-héros à la perfection agaçante. Ce retraité du SAS, forces spéciales britanniques, qui ne demande rien d'autre, dans la vie, que de pouvoir se tripoter tranquillement en fantasmant sur sa patronne du MI5, se retrouve une fois de plus impliqué dans les affaires d' Authority, le groupe de super-héros. Sans trop en dévoiler, Kev va en effet être choisi par Midnighter pour lui venir en aide, après être rescapé d'une attaque menée contre les super-héros, en partant du principe qu'il est trop bête pour le trahir. Et je préfère ne pas vous divulguer la nature de l'agression subie par Authority, assez typique de Garth Ennis, c'est-à-dire totalement absurde !
Kev est donc bien la « star » de cet album, Midnighter étant cloué dans un fauteuil pendant une bonne partie de l'histoire. Nous en apprendrons un peu plus sur son passé militaire, et l'intrigue sera l'occasion de le voir soumis à des dilemmes moraux. Car, si Kev est un loser avéré, il n'en reste pas moins humain, a contrario de certains de ses anciens collègues. On verra même un « rapprochement » s'opérer entre Kev, homophobe patenté et Midnighter, homosexuel déclaré, l'un risquant sa peau pour protéger l'autre.
Tout cela vous donnera peut-être une image un peu sérieuse de l'ensemble, mais détrompez-vous : chaque page est le prétexte à une bonne tranche de rire. Ennis ne respecte rien ni personne, et le conflit entre Irlandais et Anglais lui sert ici de toile de fond 1 pour planter une histoire somme toute assez classique dans les comics (un projet secret d'expérimentations), mais prétexte à tous les délires et à toutes les gaffes de Kev qui, comme d'habitude, n'en rate pas une !
Notes :
1. Rappelons qu'Ennis est irlandais, et ce conflit occupe une bonne place dans son œuvre.
Florent M. 29/08/2010
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