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« Passez ce gant, Galfalek !
Il répondra à votre volonté et effacera aux yeux de tous votre identité !
Personne ne reconnaîtra en vous l'ancien mercenaire banni des « Hauts Murs », Yrisis implore votre pardon et vous attend dans la cité…
Un lieu où bien des choses ont changé... » | |
L'album s'ouvre sur un cliché : un voleur qui s'enfuit par les toits… Nous sommes manifestement dans une série qui ne cherche pas à briser les conventions du genre…
Heureusement, le scénario trouve assez vite son rythme, grâce à l'utilisation judicieuse de quelques retours en arrière qui permettent à Gaudin de nous plonger au cœur d'un drame où les amis d'hier sont séparés par les événements avant de devenir les ennemis de demain.
Gaudin campe habilement ces personnages qui acquièrent une certaine épaisseur. Lorsque Galfalek aura passé le Gant de l'Oubli, qui empêche quiconque de le reconnaître, il pourra circuler au milieu de ses anciens compagnons et les redécouvrir avec l'œil d'un étranger… Ce Gant n'est bien sûr qu'un artifice, qui remplace le simple déguisement avec lequel le héros standard peut habituellement se fondre dans l'anonymat, mais animé d'une vie propre cet objet dégage une certaine aura. Si l'idée est simple, elle recèle une certaine part de mystère et de poésie, et nous pressentons que Galfalek pourrait devenir étroitement dépendant de cet objet, comme d'autres héros le sont d'une épée ou d'un talisman.
Histoires d'amour et d'amitiés, traîtrises et rébellions, le mêlange est traditionnel mais la narration est suffisamment efficace pour que la tension dramatique monte progressivement. Les personnages principaux sont attachants, et leur affrontement promet d'être intéressant.
Agréable, le dessin de Biancarelli manque peut-être un peu de personnalité, mais il accompagne cependant très bien le récit et son ambiance volontiers nostalgique. Les personnages ne sont pas toujours très expressifs, mais cela convient finalement à ce drame assez sombre, et en particulier au personnage central qui se doit d'être « transparent ».
En conclusion, même s'il s'agit d'un projet classique et si la série a encore besoin d'affirmer son identité, ce premier album est un prélude sympathique et assez prometteur.
Pascal Patoz nooSFere
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