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Album
Les Tourments de l'Aristotélice
Série : L'Éducation des Assassins    Album précédent tome 2 

Scénario : Etienne LE ROUX
Dessins : Etienne LE ROUX
Couleurs : Etienne LE ROUX

Delcourt , coll. Terres de Légendes, octobre 2010
 
Cartonné
Format 320 x 240
56  pages  Couleurs
ISBN 978-2-7560-1505-7
 
Critiques
     Le premier tome permet de faire connaissance de l'Aristotélice, une plante aux effets spectaculaires, et de quatre enfants au parcours douloureux. Enlevés, vendus comme esclaves, ils ont perdu toute personnalité sous l'effet de la plante que leur fait ingurgiter Odoagre, leur nouveau maître, un cousin en exil de l'empereur Amasis.
     Au début du tome 2, on assiste au retour d'Antipater, le jeune prince, de l'île d'Érèbe. Sa visite à Arbor, prisonnier de l'empereur, augmente sa confusion. Son précepteur lui donne à lire un rouleau qui raconte le combat, en arènes, mené par quatre enfants contre un animal monstrueux. Le spectacle, organisé par Odoagre, se déroule sous les yeux d'Amasis. Le précepteur révèle alors à son élève, qu'il est l'un de ces enfants, Solon, le frère d'Arbor. Il poursuit le récit des aventures du quatuor. La mort d'Odoagre, le déchirement dû à la dépendance et l'état de catatonie qui s'en suit.
     C'est Arcan qui les sauve. Il les emmène dans un caveau du cimetière de Cyrène et leur fait ingurgiter des potions qu'il avait vu concocter dans le village de son enfance. La délivrance n'est pas sans douleur et les cris que poussent les adolescents attirent l'attention des autorités. L'empereur a décidé de nettoyer la capitale de tous les parasites. Il les envoie sur l'île d'Érèbe où il leur fait miroiter une nouvelle « liberté ».
     Sur place, le petit groupe doit se défendre, à la fois contre leurs congénères, et contre des animaux qui trouvent ces humains à leur goût. L'arbre creux où se réfugient les quatre adolescents communique avec un temple enfoui, en ruines. Et Arcan, une fois encore, sera la source de prodiges.
 
     Étienne Le Roux avait beaucoup séduit avec un premier volet en présentant une histoire qui se démarquait franchement de la production habituelle par le thème choisi et par un traitement original. Dans un tel cas, on attend le second volet avec appréhension, espérant ne pas être déçu par une baisse de tension de l'histoire ou des dérives romanesques sans liens directs avec le sujet. La découverte des Tourments de l'Aristotélice rassure immédiatement. Le talent de l'auteur fait toujours merveille comme conteur et comme graphiste.
 
     Étienne Le Roux construit une histoire compacte, forte, autour de l'esclavage et autour de la dépendance. Il décline son thème dans de multiples directions. À travers le parcours de ses héros, il évoque surtout la drogue, mais accote son intrigue sur les multiples façons de prendre le pouvoir psychique ou physique sur des individus. Il s'appuie sur les méthodes sectaires, religieuses, celles mises en œuvre par les diverses formes d'intégrisme qui toutes contribuent aux lavages de cerveau.
     Le scénariste, dans son intrigue aux multiples rebondissements, intègre nombre de comportements comme cette propension de l'humain à se fondre dans une communauté, à rechercher un guide, à se conformer à une vie de groupe avec les enchaînements qui en découlent. Il illustre superbement l'émergence d'un leader qui se substitue à l'autorité ancienne pour recréer un système de contraintes, souvent plus rudes que les précédentes, dès que s'ouvre un espace de liberté.
 
     Étienne Le Roux imagine, pour son intrigue, une théorie de protagonistes, Oh combien attachants ! Même le personnage odieux de l'empereur est une réussite dans l'art de la manipulation. Toutefois, Étienne Le Roux n'a pas dû aller bien loin pour trouver des exemples permettant de construire un tel quidam.
 
     Son graphisme fait merveille pour illustrer une histoire aussi forte. Les expressions des personnages, les décors, du plan le plus simple à celui le plus structuré sont fouillés et réalisés avec soin.
 
     L'Éducation des assassins est une mémorable série dont on attend le troisième tome avec impatience !
 

Serge Perraud          
nooSFere          
30/11/2010          


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