En 1938, Constant, un jeune peintre, est amoureux d'une femme qu'il n'a vue qu'une nuit... il y a quatre ans ! Il retrouve son portrait sur un tableau de Nicolas Poussin peint entre 1630 et 1640. Il se lance sur cette piste, non dépourvues de dangers. Il rencontre Diane, qui s'attache à sa quête. Ils sont capturés par Emma Calvé, une diva aux ordres de Berlin, et emmenés à Rennes-le-Château.
La situation est critique. Diane semble faire cause commune avec Emma. Pourtant, celle-ci demande à l'un de ses sbires de les tuer. La balle, déviée, frôle Constant qui tombe et s'assomme sur une pierre. Il se réveille alors que Diane le soigne. Cependant, il se méfie d'elle, allant jusqu'à la menacer.
Emma, pour les nazis, cherche à s'emparer du secret permettant de s'approprier la puissance du diable. Un berger les mène au tombeau peint par Poussin. Pour l'ouvrir, les nazis le font exploser, dévoilant un escalier qui s'enfonce dans la roche. Dans une salle, au centre d'un pentacle, Emma trouve le cadavre desséché d'un homme manchot.
Diane a reconstitué, de mémoire, le message codé laissé à Constant par l'abbé Saunière. Celui-ci stipule un second peintre, Teniers, qui a sans doute semé des indices dans ses toiles...
Rennes-le-Château se trouve être le centre de deux histoires au caractère ésotérique et mystérieux. Avec Poussin, c'est l'accès aux pouvoirs du diable et à l'immortalité. Avec l'abbé Saunière, c'est le mystère de l'origine des sommes importantes qu'il dépensa en quelques années. Bien que baignant dans un climat ésotérique et symbolique, L'Héritage du diable se veut, d'abord, un récit de pure aventure.
Et, dans ce domaine, Jérôme Félix gâte ses lecteurs avec une intrigue aux multiples ramifications, aux rebondissements si nombreux qu'il est difficile d'en faire la chronologie synthétique. Le plus simple, alors, est de se laisser emporter par le flot des péripéties endiablées et de ne pas bouder son plaisir à la lecture d'une belle et bonne intrigue.
Le scénariste fait évoluer le caractère de Constant. De naïf, il devient, dans cet album, plus déterminé, plus affuté. On quitte un récit « à la Tintin », pour entrer dans une aventure proche de celles d'Indiana Jones.
Une bonne nouvelle : la trilogie initiale mute vers une série de quatre opus !
Le dessin de Paul Gastine s'affine et s'affirme. Il prend son autonomie vis-à-vis de Jérôme Félix, gagne en indépendance et évolue vers un style plus personnel sans perdre en qualité. Il s'offre, en accord avec le scénariste, quelques défis comme les combats sur les toits du monastère au Mont-Saint-Michel.
Il faut saluer l'initiative des Éditions Bamboo, qui offrent, en début de volume, un résumé détaillé des épisodes précédents. Initiative heureuse qui replace le lecteur au cœur de l'action malgré le délai important entre la publication de deux volumes, comme c'est le cas présentement.
Un second volet très réussi qui conforte toutes les espérances placées dans le premier.
Serge Perraud nooSFere 19/07/2011
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