Toriko appartient à un genre particulier au manga qualifié, faute de mieux, de « manga culinaire ». L'originalité de Toriko, qui l'autorise à être référencé parmi les œuvres de SFF & F traitées par nooSFere, tient dans son concept : les cuisiniers assurent ici un rôle secondaire car le véritable héros est un chasseur de nourriture, Toriko, « gourmet hunter », c'est-à-dire un explorateur spécialisé dans la recherche de créatures à la chair succulente mais sacrément difficiles à capturer.
La série se présente sous la forme de sketches — deux par volume — qui mettent en scène Toriko aux prises avec un animal, un fruit ou un légume rarissime, afin d'assurer la commande d'un hôtel cinq étoiles. Pour affronter ces monstres à la chair tendre et pénétrer dans les territoires effrayants où ils vivent, Toriko dispose de capacités exceptionnelles progressivement révélées par l'auteur (et, accessoirement, d'un appétit gargantuesque). Il faut ici préciser que le monde (futuriste ?) où se déroule l'histoire est dominé non par l'argent, l'or ou le pétrole, mais par les denrées alimentaires les plus savoureuses. Pour les obtenir, les grands restaurants sont prêts à débourser les sommes les plus folles auprès des gourmet hunters.
Vous l'aurez compris, Toriko s'inscrit dans la logique des jeux du type Pokemon où le héros doit capturer des créatures de niveaux différents, en fonction de leurs capacités. À chaque histoire sa proie alléchante, et l'auteur fait montre d'un débordement d'idées dès qu'il s'agit d'inventer de nouveaux mets et plats surréalistes. Fraîcheur, originalité... Toriko se présente comme un manga sympathique et original, mais attention : sa lecture donne cruellement faim.
Florent M. 19/08/2011
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