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Album
Tête d'Acier l'aïeul
Série : La Caste des Méta-barons    Album précédent tome 5  Album suivant

Scénario : Alexandro JODOROWSKY
Dessins : Juan GIMENEZ

Humanoïdes Associés (Les) , 1998
 

 
Critiques
     Doit-on encore présenter La Caste des méta-barons, un des musts de la bande dessinée SF actuelle ? Jodorowsky qui manque rarement l'occasion de se réapproprier ses propres idées, utilise un des personnages clé de L'Incal (série culte dessinée par Moebius, actuellement rééditée par les Humanoïdes Associés), le célèbre méta-baron, pour développer une saga qui n'a cependant pas grand chose à voir avec les non moins célèbres tribulations de John Difool. Le procédé n'est pas nouveau, on en veut pour preuve la série des Technopères, dessinée par Janjetov qui se révèle, elle aussi, une digression sur l'univers de L'Incal.
     La saga des méta-baron s'appuie sur un principe d'une simplicité désarmante : chaque album retrace la vie d'un aïeul de l'actuel méta-baron. Othon le trisaïeul ouvre la bal dans le premier tome, suivi de sa femme Honorata, et ainsi de suite. Si l'on compte bien, c'est donc un total de huit albums, de l'arrière-arrière-grand père au papa, qui devraient illustrer la généalogie prestigieuse du plus grand guerrier de l'univers.
     Tête d'Acier l'aïeul, dernier album en date, retrace la vie du gentil pépé de Méta-baron (l'auteur de cette chronique n'ayant aucune idée du prénom de l'actuel méta-baron, lequel n'est semble-t-il mentionné nulle part — Roger, Hubert, Mouloud, Gaston ? — il prend la liberté de l'appeler Méta-baron, tout court, avec un « M » majuscule, que le lecteur veuille bien l'en excuser). Le pépé de Méta-baron, donc, n'a pas eu une existence facile-facile. Jugez plutôt : son papa lui a écrabouillé la tête à sa naissance, résultat, il se trimbale avec un cyber-assemblage de bidules-trucs métalliques à la place de la caboche. Non contente d'être simplement sa génitrice, sa maman est aussi sa grand-mère. Et il a dû tuer son papounet et sa maman même pour sauver l'humanité de l'extermination. On suit au cours des pages sa quête d'une tête de chair et d'os, quête concomitante de celle de l'amour. Car moitié machine, moitié homme, Tête d'Acier n'est capable d'aucun sentiment, or c'est grâce à un enfant né de l'amour que se perpétuera la caste des méta-barons. Tête d'acier parviendra-t-il à redevenir un homme ? Saura-t-il expier les félonies et les actes indignes qu'il a commis durant sa jeunesse ? Aura-t-il un enfant ? Et si oui de quel sexe ? Et comment l'appellera-t-il ? Roger, Hubert, Mouloud, Gaston ?
     Autant de questions brûlantes dont la réponse te sera donnée, ô lecteur, dans ce cinquième opus de La Caste des méta-barons.
     Tête d'Acier constitue une nouvelle preuve de l'imagination foutraque et fertile de maître Jodo. Les dessins de Gimenez sont toujours époustouflants et méritent à eux seuls l'achat de l'album. Mais force est de constater que quelque chose ne tourne pas rond dans cette série. Autant les premiers tomes de la saga étaient enthousiasmants, autant les derniers sont décevants. Les histoires ne sont pas forcément moins mauvaises, le graphisme est toujours aussi puissant... Mais voilà, Jodo s'englue dans la répétition et n'évite pas le piège taille XXL inhérent à la série : ces biographies d'ancêtres se ressemblent et se répètent un peu trop. L'univers et le ton des premiers albums n'évoluent pas, ce qui nous avait fait rire au départ nous agace à présent par sa redondance, les trouvailles se muent en recettes (jusqu'aux savoureux dialogues des deux robots qui, une fois passé l'effet de surprise deviennent pénibles).
     Ce cinquième tome des méta-barons ne satisfera pleinement que les inconditionnels. Les autres refermeront le bouquin un peu déçus par la vacuité qui s'en dégage. La Caste des méta-barons est sans doute une série trop ambitieuse (huit albums, ça n'est pas rien), compte tenu de la relative maigreur du propos. Jodo arrivera-t-il à redresser la barre ? On peut toujours rêver et aller planter un cierge : avec Jodo, les miracles ne sont jamais loin !

Eteyas          
Bifrost n°12          
01/02/1999          


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