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Automne 1846. Dans son château de Nohant, George Sand reçoit, comme elle en a l'habitude. Chopin et Delacroix sont là en résidence, des personnalités républicaines y viennent en villégiature : l'Art et la Philosophie mènent les débats. Mais dans le même temps, d'étranges crimes viennent défrayer la paisible chronique des environs.
La gendarmerie d'interroge sur ces très curieuses mutilations, pratiquées sur les victimes. Or ces étranges rites post-mortem n'ont rien à voir avec un quelconque satanisme ou une sorcellerie coutumière. Non, c'est... Autre Chose.
L'enquête ne fait que commencer. Elle va durer des siècles. | |
« Mais d'où vient cette prétention de mettre un visage au surhumain ? » (p.19)
La collection Bulle Noire, entièrement dédiée au polar sous toute ses formes, accueille cette nouvelle série, dont le premier album est d'inspiration historico-fantastique, mais dont les suites devraient se dérouler à une autre époque.
L'action débute donc au XIXe siècle, tandis que George Sand achève l'écriture de La mare au diable. Sur fond de meurtres rituels, Claude Carré construit un scénario sombre et tourmenté, aux accents romantiques, nous introduisant dans les milieux artistique, littéraire et politique de l'époque.
La clé de l'énigme ne nous sera pas donnée dans cet album, mais elle semble en rapport avec un mystérieux personnage féminin correspondant probablement à l'Aurélia de Gérard de Nerval, décidément très prisée puisqu'elle est déjà au centre de la série de Damien et Pécau, Les fées noires, éditée chez Delcourt. Les ambiances de ces deux séries, qui mélangent fiction, fantastique et personnalités réelles, sont très proches, et leurs lectures s'en complètent fort bien.
Le dessin de Jean-Marie Michaud est très classique, un peu trop même, pêchant par un manque de mouvement. En revanche, il est relevé par une mise en couleurs réussie qui remplace en partie le dynamisme qui fait défaut au trait.
L'album est donc agréable, principalement en raison d'une intrigue assez prenante. Il pourrait se suffire à lui-même, même avec cette fin qui demeure ouverte et évite de trancher entre les deux hypothèses envisagées : s'agit-il d'un simple cas de folie meurtrière ? ou de l'intervention d'une créature dont l'existence remonterait à plusieurs siècles ?
Les auteurs nous promettent cependant des rebondissements à venir — dans une suite qui doit se dérouler 156 ans plus tard ! — et c'est avec une réelle curiosité que nous attendrons de connaître les prolongements tardifs de cette curieuse affaire.
Pascal Patoz
nooSFere
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