Ce sixième tome marque la fin d'une deuxième trilogie. La princesse Safïr y part enfin à la reconquête de son trône, à l'aide d'une flotte de dirigeables. Elle n'hésitera pas à s'allier à différentes factions, dont les redoutables Nöördings — de sanguinaires pillards, évoquant les vikings — ou encore à une sorte de cour des miracles, dirigée par le nain Mélio, qui hante les profondeurs de la cité... Pendant ce temps, l'usurpateur Chaïn est contacté par un mystérieux sorcier, détenteur d'une technologie inconnue, qui lui offre le pouvoir absolu en échange d'un peu d'ambre bleue...
Malgré la présence de Crisse au scénario, les personnages demeurent entiers, sans ambiguïté ni états d'âmes. Après les intéressantes perspectives ouvertes au quatrième tome, l'inspiration semble s'être relachée et les péripéties de ce dernier album demeurent assez conventionnelles, même si elles ne manquent pas de souffle. L'action est rapide, peut-être même un peu trop. L'univers mis en place est vaste et mériterait d'être décrit avec plus de richesse, mais les auteurs, s'efforçant de boucler l'histoire en trois volumes, n'ont plus le temps pour les digressions. Ils doivent aller à l'essentiel : la reconquête est rapidement expédiée, tandis que les méchants sont punis comme il se doit.
Le dessin de Fino est inégal, avec comme principal défaut une certaine raideur, un manque de mouvement, particulièrement sensible par exemple sur la couverture. Les visages demeurent de même assez figés, et le dessinateur se montre toujours plus à l'aise dans les grands espaces océaniques et les créatures marines.
Ainsi s'achève — probablement transitoirement — une série agréable à lire, qui, même si elle ne comporte pas de vraie surprise, a su trouvé un rythme et une tonalité plaisantes.
Pascal Patoz nooSFere
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