L'auberge des Trois Sirènes n'est plus ce qu'elle était. Jadis lieu de passage obligé des marins de tous poils, elle n'est plus aujourd'hui qu'un lieu délaissé de tous, planté au milieu de nulle part.

     Pour ses actuels propriétaires, Mossec et Fida, la vie va doucement au rythme du va-et-vient des vagues.

     Mais un jour, arrive à l'auberge une mystérieuse embarcation...

     Dans un monde maritime qui peut évoquer, par exemple, celui des Ailes du Phaéton, Mossec et sa sœur Fida végètent dans une auberge boudée par la clientèle, jusqu'au jour où un navigateur moribond leur délivre un mystérieux message.

     Nos héros s'embarquent alors dans une quête, sans autre motivation que la simple curiosité. Comme par hasard, un ami alchimiste garde sous le coude, depuis plus de sept ans, un dirigeable ingénieusement muni d'un sous-marin de poche  : dans un monde pseudo-médiéval où le bateau standard se limite à une simple barcasse à voile, la coïncidence peut paraître un peu « grosse  »...

     De même, les méchants ne sont pas forcément très convaincants  : trois voyous, après une tentative de viol évidemment interrompue par l'irruption « inattendue  » de Mossec, vont pourchasser nos héros sans bien savoir pourquoi...

     Bref, le scénario n'est pas passé au travers de clichés et de facilités. Mais Ouali a misé sur la grande aventure, sur le charme des vastes espaces maritimes ou aériens, sur la fascination qu'exercent les cités fabuleuses englouties... et finalement, ces péripéties feuilletonesques se laissent suivre sans déplaisir.

     Les personnages sont en effet sympathiques et bien caractérisés, tandis que le graphisme, clair et lumineux, est d'une grande lisibilité. Le souffle de l'aventure et la rapidité de l'action – dès ce premier album, nos héros ont découvert et exploré la mythique cité d'Ostasis, et même rencontré ses gardiens – parviennent donc à faire oublier les quelques facilités.

     Un album agréable et distrayant, pour les amateurs d'aventures fantastiques.