Dans un univers alternatif émergant à peine d'un effroyable conflit mondial, deux anciens scientifiques extrémistes, autrefois à la tête du département ultra secret « S.C.A.L.P. » (Science. Clonage. Armement. Logistique. Pacification), se livrent un combat sans merci par le biais de leurs armées personnelles.

     Leur but ? Le contrôle de la plus terrifiante forme de destruction jamais imaginée, Little Boy, et au final, le sort de notre civilisation.

     Dans les rangs du pacifiste Kurt Waid : une escouade de clones indomptables, déclinaisons déviantes issues d'un moule identique, et véritables armes vivantes en quête de leur humanité perdue.

     Entre les mains du machiavélique Otto Moddock : un être aux pouvoirs dépassant ceux du plus puissant des dieux.

     De Nuevo San Diego à Tokyo Cityplex, de la Cordillère des Andes eu désert Mojave, du vide de l'espace au profondeur de la mer des Philipines, les répliques humaines réunies par Waid et convoitées par Moddock ont choisi d'emprunter cette route ténébreuse jusqu'à faire face à leur tragique destin...

     Ce second tome confirme la bonne impression laissé par le précédent volume, grâce à la densité inhabituelle du scénario. Certes, le thème du savant fou qui veut anéantir le monde pour créer une race plus pure n'est pas neuf, mais il est exploité ici avec une belle énergie et avec un certain nombre de trouvailles convaincantes.

     Les faiblesses sont cependant plus nombreuses. Par exemple, les auteurs ont cédé à la tentation d'introduire un élément pseudo comique avec le personnage de Brent, un clone aussi lubrique que stupide : cet humour trop facile a le fâcheux effet de désamorcer la tension de cet univers complexe et violent, ce qui nuit à sa cohérence. En outre, après avoir longuement étalé les charmes des héroïnes, puis les scènes de combats et les cascades, le dénouement paraît trop rapide... Ainsi expédiée, la conclusion n'exploite pas à fond les thèmes abordés dans le premier album, induisant une légère sensation de frustration chez le lecteur.

     Malgré ces quelque reproches, S.C.A.L.P. est une série séduisante dont le potentiel ne demande qu'à être développé dans les prochains albums, à condition que les auteurs parviennent à éviter les facilités du genre. Il serait dommage que Jean Wacquet ne sache pas tirer davantage partie de la richesse de l'univers qu'il a su mettre en place, et qu'il se contente d'enchaîner des scènes d'action pure, d'originalité plus contestable.

     On attend donc le troisième tome, pour voir dans quelle direction les auteurs vont travailler...