Les enfants qui ont Travaux Dirigés avec options « Electricité et couture », par ici...

     Ceux qui ont pris « exterminations d'aliens qui puent », de l'autre côté.

     Euh... La situation est simple  : Gildas et Martina sont deux enfants comme les autres... ou presque  !

     Bon, en fait, pour être exact, ils sont les clones de deux pilotes dont le vaisseau spatial s'est écrasé sur la planète Mawis. Les gentils mawissiens – d'aspect un peu ridicule mais redoutables manipulateurs – ont reconstitué autour de ces enfants qui ignorent leurs origines un environnement que les extraterrestres ont peuplé de robots. La petite ville dans laquelle ils ont grandi est une banlieue tout à fait banale... mais totalement factice car issu de leur mémoire.

     Dans ce second tome, d'autres aliens débarquent, les meskimeks, qui absorbent toute vie organique tels de véritables vampires. Les mawissiens ne peuvent se défendre car, pour eux, la vie est sacrée à défaut d'être éternelle.

     Mais d'où viennent-ils ces meskimeks  ? Gilda et Martina étaient-ils seuls à bord de leur vaisseau ou d'autres humains – voire des non-humains – ont-ils également été clonés  ? Et si tout ceci masquait encore une embrouille des mawissiens  ?

     Trondheim et Larcenet s'attaquant aux thèmes forts de la SF, cela donne quelque chose de détonnant. Perception de la réalité, robots, clones, extra-terrestres, tout est jeté en vrac dans une intrigue hilarante qui s'offre en plus le luxe d'être cohérente  : si les deux auteurs n'avaient pas choisi l'humour effréné, leur histoire n'en serait pas moins extrêmement solide et intéressante.

     Cette rigueur du récit sous-jacent, à peine masquée par les gags incessants, est sans doute pour beaucoup dans la réussite de cette série. En outre, l'humour, quoique déjanté, y est dénué de toute vulgarité, loin du leitmotiv pipi-caca qui anime tant de séries dites « jeunesse  ».

     Bref, Les cosmonautes du futur est une série drôle, intelligente et brillante, qui s'adresse sans peine à tous les âges. Dans l'esprit, l'ambiance et le ton rappellent un peu la série Jules, dessinée dans une ligne claire plus conventionnelle que celle de Larcenet. On y retrouve le même vent de folie, le brassage habile des principaux thèmes de la SF actuelle, et l'ambiance familiale plus qu'irrésistible – car l'humour le plus ravageur n'empêche pas la tendresse...

     Un régal.