Dès les premières planches de ce deuxième album, la progression du dessin d'Efa par rapport au précédent tome est évidente. Le crayonné est plus fin et moins hésitant. Le cadre noir a disparu autour des cases. Les personnages ont davantage de présence. La mise en couleur est également totalement différente, plus sombre, plus dense. Elle perd en luminosité, en estompant l'effet d'espace que l'on ressentait à la lecture du premier album, ce qu'elle gagne en profondeur.
Cette progression confirme la bonne impression laissée par le tome un de cette aventure, d'autant plus que le scénario se complexifie. Sans grande surprise, on constatera que Anto ne se sent plus chez lui parmi les soldats du Nord et qu'il préfère retourner auprès des nomades avec Clio. Les péripéties du retour sont nombreuses, occupant la majeure partie du récit. L'étau se resserre et les nomades ne peuvent plus prétendre demeurer neutres. Même Clio finit par tuer dans un accès de colère : les hommes des plaines sont irrémédiablement contaminés par la violence...
Cet épisode est donc aussi plaisant que le premier, bien que globalement plus sombre, tant sur le plan de l'histoire que du dessin. Sans que le scénario soit franchement original et bien qu'on attende encore que le fil de la tragédie se noue réellement, il se dégage de cette série une ambiance assez particulière qui lui confère tout son charme. Il y a fort à parier que le prochain volume marquera encore une nouvelle progression...
Pascal Patoz nooSFere 05/02/2002
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