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Album
La Dernière vague
Série : Kaarib    tome 1  Album suivant

Scénario : David CALVO
Dessins : Jean-Paul KRASSINSKY
Couleurs : Claire CHAMPION

Dargaud , novembre 2001
 
Cartonné
48  pages  Couleurs
ISBN 2-205-05055-9
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Quatrième de couverture
     « Vous êtes Amiral, un jour peut-être serez vous l'un des notres, pour la Couronne.
     Et vous comprendrez pourquoi nous sommes là. La vague n'existe pas, Cooper, car le coin du triangle...
     Cooper , Où êtes-vous, Cooper ? ...« 
 
Critiques
     Au début du XVIIIème siècle, dans les Caraïbes, une mystérieuse et gigantesque vague dévaste l'île de Redonda et tue sa population malgré les avertissements d'un fou. Le « Davy Jones Locker » va enquêter sur cet étrange phénomène dont certains suspectent l'origine atlante...
     Comme le rappelle Sir Blackbridge dans le cahier de huit pages précédant le récit, le Davy Jones Locker est une sorte de démon qui appartient à la mythologie des marins et qui prend mille visages différents. David Calvo choisit d'en faire un trio de personnages peu ordinaires  : Lorne est un aristocrate anglais à jambe de bois, considéré comme un traître par ses pairs  ; Fido est un adolescent colérique qui possède l'étonnante faculté de pouvoir régénérer ses blessures et ses fractures en quelques instants  ; enfin, la belle Sarah semble être une sirène dépourvue de queue de poisson... Comment et pourquoi ces trois espèces de super-héros se sont-ils réunis en un service secret pirate que l'on dit créé par Barbe-Noire  ? Nous l'ignorons encore...

     S'il s'agit du premier scénario de bande dessinée de David Calvo, celui-ci n'est pas un inconnu pour les amateurs de fantasy littéraire. En seulement deux romans – Délius, une chanson d'été et Wonderful – il a réussi à s'affirmer comme l'un des auteurs les plus originaux de sa génération, un créateur d'univers décalés où il parvient à assimiler de multiples références pour les façonner à sa manière et les fondre dans un imaginaire très personnel.
     En passant à la bande dessinée, il n'a rien perdu de cette loufoquerie, de cet humour subtil et léger où la nostalgie se mêle au merveilleux et au fantastique pour envoûter le lecteur capable d'abandonner ses repères et de suivre la logique du non sense.

     Si l'introduction situe cette série entre Les Contrebandiers de Moonfleet et Chapeau melon et bottes de cuir, d'autres références viennent sans cesse à l'esprit du lecteur, aussi diverses que L'île au trésor, Les Mystères de l'Ouest, certains Corto Maltese ou même la série de jeu vidéo sur Monkey Island. Mais à force d'évoquer de multiples sources d'inspiration, le récit de Calvo échappe en fait à tout rapprochement  : où a-t-on déjà vu ces étranges et nonchalants cannibales aux impassibles masques en bois irrémédiablement vissés sur leurs crânes et aux impeccables costumes de dandys  ? Ou cette tête décapité devisant avec flegme avec un phonographe  ? Ou encore ces perroquets connectés à une machine afin de capter les « émanations » de Barbe-Noire  ?

     Le dessin anguleux de Krassinsky – qui a déjà illustré les couvertures des deux romans de Calvo – s'adapte parfaitement au scénario : il est suffisamment classique pour conserver le cadre d'une véritable histoire de pirates, suffisamment vif et nerveux pour dynamiser l'aventure, suffisamment imaginatif pour accentuer le décalage des éléments fantastiques...

     Kaarib déroute, indubitablement, mais c'est justement ce qui fait l'incroyable charme de cette nouvelle série que l'on espère longue – car l'univers mis en place est suffisamment riche pour nourrir beaucoup d'albums. On pourrait être inquiet à l'idée de voir cette histoire s'achever en demeurant sans queue ni tête, mais il suffit de lire les romans du scénariste pour imaginer qu'il sait précisément où tout cela va nous mener. Comme l'écrit l'elficologue Pierre Dubois dans sa préface  : « Vers où va nous embarquer Calvo, vers quels sombres confins, vers quelle île fantastique va-t-il nous abandonner, dans quelles eaux gluantes, sur quel rivage  ? [...] Il est maintenant de toute façon trop tard pour reculer, quitter le bord nuitamment et se laisser glisser dans la vague obscure. Avec sa retorse histoire, il nous a harponnés, enserrés dans les mailles de ses péripéties, englués dans les rêts du mystère...On claque des ouïes et des nageoires en attendant la suite... »

Pascal Patoz          
nooSFere          
02/01/2002          


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